Au milieu de son équipage, les soldats de la
bandera gardaient un silence éloquent, plus affolés encore que les matelots, car craignant davantage la mer, la pressentant moins familière, plus meurtrière, insensible qu'elle était aux estocades et aux arquebusades, la redoutant principalement pour la mort silencieuse qu'elle prodiguait, isolée et furtive, clandestine aussi, quand elle s'emparait des hommes sous leur lourde cuirasse, emplissant leurs bottes, les contraignant en son sein, sans autre combat que de vaines gambilles, que des battements de bras, et leur tranchait le fil des jours privés de lustre et de gloire, sans sépulture digne, réduits à une vulgaire provende pour la poissonnaille.
Extrait de
Pirates - Seconde époque
Tome 1
Le Trésor perdu de Cape-Rouge
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