mercredi 5 janvier 2011

Attaque contre un auteur jeunesse

Je suis seul pour aller faire du vélo. Quand j'arrive devant le stationnement du parc, je constate que le stationnement est plein. Archi-plein. Évidemment, on est un dimanche, le lendemain du premier de l'an. Forcément, plein de monde est en congé et les gens vont se promener dans les sentiers.

Je ne fais ni un ni deux, je bifurque et décide de suivre un canal qui mène jusqu'au Rio Grande, histoire d'observer le Mexique sur l'autre rive. De plus, comme il n'y a personne sur cette route poussiéreuse, je compte bien apercevoir des tas d'oiseaux qui viennent du parc voisin et même, si je suis chanceux, un lynx (ça fait déjà deux fois que j'ai cette opportunité). Je pédale donc avec un bon vent de face sur une route en gravier qui sert aux agents de la "Border Patrol". Lesdits agents sont en congé, j'ai la sainte paix.

Quand je parviens à un panonceau qui indique "accès interdit", je me dis que je pourrai toujours plaider l'innocence. Après tout, je n'ai pas spécialement le profil de l'immigrant mexicain clandestin.

Sauf que...

À l'autre bout de la piste, gardant le canal et la rivière, bien entraînés, massifs, musclés, mauvais, dressés pour attaquer, trois énooooormes mastiffs surveillent. Leur rôle : poursuivre tout humain qui apparaît dans les parages, quelque soit ses intentions... ou son profil racial. Dès qu'ils m'aperçoivent, ils bondissent dans ma direction en aboyant avec force, crocs sortis, prêts à me déchiqueter.

J'ai juste le temps de retourner mon vélo sur la piste étroite (qui longe le canal) et de me remettre à pédaler en sens inverse. Heureusement, à ce moment-là, j'ai le vent dans le dos. Qu'est-ce que je pédale ! Et sur cette piste incommode, la moindre erreur m'enverrait choir par terre et les sales bêtes me boufferaient tout rond. Je peux vous dire que j'ai drôlement sollicité mon cardio.

Les chiens abandonnent la poursuite dès qu'ils considèrent que je me suis suffisamment éloigné du Rio Grande. Moi, j'ai dû pédaler en malade pendant encore au moins 500 m.

Ensuite, une idée terrible m'est venue : et si j'avais été une pauvre immigrante clandestine avec son bébé ? Si j'avais traversé le Rio Grande à la nage pour me retrouver face à ces trois monstres ? Ils sont malades ces agents de la frontière !

2 commentaires:

  1. C'est malheureusement le drame des migrants un peu partout dans le monde , migrants qui sont souvent exploités par des passeurs peu scrupuleux.
    Et l'on parle d'un mur entre la Turquie et la Grèce !!! Pauvre Jean-Jacques Rousseau !!
    Claudette

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  2. J'ai appris aujourd'hui que ce n'était pas les "Border Patrol" qui laissaient les chiens garder la frontière, mais... des passeurs de drogues.

    Eh oui. Paraît que je me suis probablement aventuré là où quelques marchandises étaient probablement cachées par un grossiste dans l'attente du détaillant.

    Chanceux d'avoir rencontré seulement des chiens et non un crétin armé d'une AK-47.

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