Pour fêter ça, en exclusivité mondiale (et pour mon amie Martiiiine), un petit extrait :
Tu te dis qu'il ne reste plus rien d'humain en toi.
Les corps décapités pendent sous le tablier du pont qui enjambe la Nationale 45, au sud de Ciudad Juárez, et la seule émotion que génèrent en toi ces suppliciés est une vague nostalgie de l'enfance. Tu te rappelles les jacas, ces fruits énormes qui croissent sur le tronc des jacquiers. En compagnie de Géralda, ta sœur, tu en volais parfois au jardin du campesino voisin.
Tu regardes goûter une artère qui finit de se vider sur le macadam, six mètres plus bas, et tu jures. Il y a une tache pourprée sur le bout de tes chaussures. Tu recules de deux pas et retires un mouchoir de ta poche d'un geste brusque. Tu essuies l'éclaboussure.
Un jaca n'aurait pas sali tes Clark's.
Faut que je trouve cette revue. Fd
RépondreEffacerCamiiiiiille! Merci! :-)
RépondreEffacerJ'ai tellement hâte de lire la suite! Ça promet, en tout cas!
@ Francine : pour aller au site web de la revue, cliquez sur le mot "Alibis" au début du texte.
RépondreEffacer@ Martiiiiine : ça faisait trop longtemps qu'on n'avait pas collaboré sur quelque chose. Et puis, je suis content de refaire un peu partie de la belle gang d'Alire.