Plusieurs rires fusent, mais de
nombreux grognements également. Tous savent que l'entreprise est mal
partie, plusieurs ont perdu confiance. J'avoue que, plus je comprends
les enjeux et les problématiques de notre expédition, plus j'ai
envie, moi aussi, de céder au découragement. Mais quand je regarde
ma mère, que je décèle dans ses yeux la minuscule, l'infime lueur
d'espérance qui continue de l'animer, qui s’acharne à la
convaincre qu'elle n'a pas quitté son monde de mendiants pour rien,
que nous sommes en train de nous bâtir une vraie vie, un avenir de
bonheur, je me repens. Je me dis que je n'ai pas le droit de tuer la
seule attente qui lui permet de supporter notre sort. Qui lui permet
de ne pas se culpabiliser de m'avoir entraîné par-delà l'océan au
cœur du rêve d'un explorateur ayant — peut-être — perdu la
raison.
Pour ma mère, pour l'amitié que nous
entretenons envers la famille Talon, pour l'amour que je nourris pour
Marie-Élisabeth, je veux croire en l'établissement d'une colonie
française en Amérique.
Je veux croire en Fort Saint-Louis, en
la Louisiane et en René-Robert Cavelier de La Salle.
Extrait de STACHE
roman à paraître
© Québec-Amérique, 2014
René-Robert Cavelier, j'ai vraiment hâte de le connaître celui-là! J'aime tellement les romans historiques. ;0) Francine
RépondreEffacerJ'ai très hâte de le lire, Camille! J'aime beaucoup les deux extraits offerts.
RépondreEffacerMerci Martiiiine et Franciiiine. Ce sera ma première collaboration avec Q-A et, à date, j'adore la direction littéraire de Stéphanie Durand. Je sens que ce ne sera pas le dernier manuscrit qu'on travaillera ensemble, elle et moi.
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