Suite à l'entrée "Juste un mensonge", datée du 15 décembre (et suite à une "tag" de mon amie Andrée Poulin), voici mon mensonge et mes vérités-pures-juré-craché-oups-mon-écran.
Merci à tous ceux qui ont participé.
LE MENSONGE
Je n'ai jamais mordu de chien, non mais! Pour qui me prenez-vous? Comme le dit si bien Andrée, c'est bien trop dégueux, ces bêtes-là. Ça reste un fantasme, toutefois, car je déteste ces pollueurs sonores et ces pollueurs de l'environnement tout court. Sales bêtes! En plus, ces animaux le savent quand ils affrontent quelqu'un qui n'a pas peur d'eux. Le chien en question a couru chez lui en poussant des "kaï! kaï! kaï!" pathétiques dès qu'il m'a vu bondir de la galerie dans sa direction. Je n'ai même pas eu le loisir de lui mettre mon pied au c... roupion.
(En passant, Venise, vous aviez bien raison quand vous disiez que les mensonges se retrouvent souvent dans les banalités.)
Bravo à Andrée qui est la seule à avoir laissé un commentaire indiquant qu'il s'agissait du mensonge (même si quelqu'un d'autre a voté pour ce numéro sur le tableau à droite). Puisque tu t'es méritée un merrrrrveilleux roman, tu m'enverras un courriel, Andrée, avec ton adresse. Quel titre désires-tu?
LES VÉRITÉS
2.- Maman ourse et ses 2 petits : eh oui! Ça m'est arrivé à moi, pas à mon papa (comme l'a affirmé ma petite soeur). On s'est retrouvés face à face en haut d'un button, et je me suis aperçu que les 2 petits étaient derrière moi. Ça s'est terminé à mon avantage parce que j'étais armé et la maman ourse ne l'était pas. J'aurais voulu l'épargner, mais je ne serais pas là aujourd'hui pour écrire ce blogue.
3.- Je vais maintenant réécrire cette phrase avec des éléments supplémentaires : J'ai déjà été retenu à l'aéroport de Marseille pendant 2 heures, en compagnie des 200 autres passagers à cause des armes de chasse trouvées dans la soute de notre avion en provenance de l'Afrique. Les douaniers ont fini par retrouver le passager à qui appartenaient les armes, se sont assurés que son permis était valide (armes de chasse) et nous ont laissés repartir. C'était en 2003. La guerre civile venait d'éclater en Côte-d'Ivoire et des traficants d'armes alimentaient les rebelles à partir du Burkina Faso d'où j'arrivais. Le gouvernement français de l'époque, qui gardait toujours Gbagbo en odeur de sainteté, aidait le gouvernement ivoirien à traquer les séditieux. Je n'ai jamais fait la une des journaux de Marseille avec cette histoire, car tout le monde se foutait bien de moi... et avec raison.
4.- Non seulement, je ne sais pas nager, mais j'ai une peur morbide de l'eau (pas au point de ne pas doucher, précise-je avant que les mauvaises langues commèrent). Je sais, je sais: j'écris des livres sur la navigation et je suis fou des bateaux. Mais j'ai peur de l'eau, pareil. Quand j'ai plongé dans le lac avec ma voiture (1983 ou 1984), j'évaluai la situation très calmement en compagnie de mon passager qui ne savait pas nager, lui non plus.
⎯ Je suis incapable d'ouvrir les portes, me dit ce dernier.
⎯ Ça doit être à cause de la pression de l'eau.
⎯ On fait quoi? On attends que le "cab" soit rempli?
L'eau rentrait à pleine capacité par les prises d'air. Les phares s'étaient éteints par court-circuit (j'imagine). Le moteur, on n'en parlait plus.
⎯ Sortons par les vitres des portières. Attends, je ferme le c.b., la radio, les pitons de mes grosses lampes même si elles sont éteintes... Prends une grande respiration. T'es prêt?
⎯ Chuis prêt.
Et c'est comme ça que je me suis trouvé à flotter à la surface du Lac-au-Pin (Forestville), en pleine nuit, sans plus mes lunettes, comme un aveugle. Tout à coup, j'aperçois les phares d'autres voitures. La plage est donc par là! Je me tourne sur le ventre et je me débats comme un malade en me disant que ça ressemble à de la nage. C'est mon frère qui m'a accueilli sur la rive. Il avait de l'eau aux chevilles. Je "nageais" encore.
Je ne me rappelle plus comment mon passager s'en est sorti. Je me souviens juste que c'était un gars de Montréal et, une fois de retour dans la métropole, il s'est acheté un 4x4 pour continuer à tripper. Plus fou que moi encore.
5.- J'ai bien été affronter un ours blessé avec une hache, car je n'avais plus de munitions dans mon arme à feu. Je ne voulais pas le laisser souffrir. J'étais hyper-nerveux. L'ours est mort avant que je l'atteigne. Comme dirait mon père: il y a sûrement un bon dieu pour les cons.
6.- En 1999, tandis que j'écrivais mon roman "Des larmes mêlées de cendres", j'ai fait de nombreuses d'entrevues avec des ONG africaines et européennes. Le sujet du roman a donc été intercepté ici et là par des gens qui n'appréciaient pas que je parle de l'esclavagisme moderne au Soudan ni que je dénigre le gouvernement de psychopathes qui dirigent (encore aujourd'hui) ce pays. Des courriels venus de Grande-Bretagne et d'Arabie Saoudite me menaçaient des pires sévices, dont ceux de me retrouver en enfer. L'enfer est pourtant le quotidien des populations noires dans ce pays gouvernés par des fous de Dieu. Je ne me suis pas soucié des menaces... mais je ne suis pas allé à Khartoum.
7.- En Éthiopie, suite à une série de quiproquos avec un ami à moi à Addis-Abeba, à cause d'une prise de bec entre lui et le chauffeur de l'autobus dans lequel je prenais place, à cause aussi du racisme du chauffeur d'autobus, ce dernier a décidé de m'abandonner à plusieurs kilomètres de ma destination. Comme tout s'était déroulé en amharique, je n'ai jamais saisi pourquoi. Il m'a fallu marcher un moment avant de croiser des humanitaires en jeep (qui ne parlaient pas anglais, mais qui voyaient bien que je ne fittais pas dans le décor). J'ai retrouvé la civilisation, c'est à dire un petit village avec une seule hutte comportant l'électricité et un téléphone, d'où j'ai appelé des connaissances qui sont venus me chercher. Ma route n'a croisé ni lions mangeurs d'hommes, ni hyènes, ni tarentules, pas même de serpents. L'Afrique n'est plus ce qu'elle était.
dimanche 20 décembre 2009
Alors, le mensonge?
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Camille,
RépondreEffacerT'as vraiment tué une maman ourse? Hou, ça ne doit pas être facile ça... même si c'est pour sauver sa propre peau. Est-ce que les bébés ours étaient assez vieux pour survivre? COmment tu te sentais toi?
Moi, j'aurais eu tellement peur que j'en aurais fais pipi dans mes culottes. T'as pas envie de nous raconter ça sur ton blogue? Dis-oui, dis-oui.
Andrée
P.S. Ravie d'avoir gagné un de tes livres. Y'en a un que j'ai très envie de lire depuis que tu as été finaliste pour le GG: c'est 39.
Et je te promets de te donner mes impressions de lecture... sur mon blogue!
Andrée
Avoir tué la maman ourse n'est pas un très beau souvenir. Pas le genre de truc sur lequel j'ai envie de m'étendre, disons.
RépondreEffacerTrente-Neuf est un bon choix (paraît qu'on en a parlé à l'émission de Christiane Charrette, dernièrement. Pas entendu). Je suis content de te le faire parvenir et encore plus de savoir que tu feras connaître ton opinion de redoutable lectrice.
N'oublie pas de m'envoyer ton adresse.