Même à dix pas, je perçois sans peine le rire étouffé de l'Allemand. Il enfouit la main dans sa poche et, un bref instant, la lame qu'il en tire lance vers moi le feu de sa vertu meurtrière.
Comme si a lumière des étoiles cherchait à me mettre en garde.
Ma fronde virevolte au bout de mon poing avec un ronflement ressemblant à celui de l'oiseau-mouche en vol. La scène m'apparaît trop irréelle pour que j'aie peur. J'ai l'impression d'habiter un rêve étrange.
Deux ennemis s'apprêtent à se donner la mort avec, pour tout cri de guerre, le bourdonnement du colibri.
© Camille Bouchard, 2012
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