La troisième nouvelle est terminée et j'entreprendrai l'écriture de la quatrième dans les prochains jours (en fait, après avoir fait les corrections pour d'autres textes à paraître chez d'autres éditeurs).
Un petit extrait de ce que j'écris en ce moment? Allez, allez! Vous en mourrez d'envie, mais n'osez pas l'avouer. Meuh si. Je vous connais bien, va.
Alors, voici:
— Vous êtes jumelles, pas vrai? demande le second policier en s'avançant et nous faisant un sourire à faire éructer tous les volcans de la cordillère. À tout le moins, vous êtes des sœurs. Vous vous ressemblez comme des...
Il hausse les épaules et conclut :
— ... des sœurs.
— Oui, oui, nous sommes bien jumelles...
— ... des monozygotes, même.
— C'est chouette une fille en double. Surtout quand elle est jolie.
— Merci, Monsieur.
— Trop gentil, Monsieur.
— Vous permettez?
Il nous a bien eues, le cabrón! Pendant qu'il nous complimentait, nous le laissions entrer sans trop nous en rendre compte. Son collègue lui emboîte le pas, satisfait. Il referme sur le nez du voisin qui cherchait à écornifler.
— Vous pouvez baisser le volume? demande Gael García Bernal.
— Oui, certainement.
« Aprendooo en mis pasos / Sentiendooo en mi caminarrr... » qu'elle répète la Julieta Venegas au moment où nous lui coupons le sifflet. Les agents restent debout à l'entrée en balayant l'appartement du regard.
— It's nice, here, affirme Javier Bardem.
— Nous pouvons visiter? demande le collègue qui parle espagnol.
— Mais... euh... pourquoi? que nous nous étonnons d'une seule voix — comme cela nous arrive souvent.
Nous sommes en train de penser, non seulement au cadavre qui commence à pourrir dans le placard, mais aussi au pistolet que nous n'avons pas pris la peine de ramasser et qui traîne toujours sur le plancher de la salle de bain, à la machine à compter les billets dans le bureau, aux sacs bourrés de frics sous le lit...
— C'est... euh... nous n'attendions pas de visite...
— Nous sommes en pleine lessive...
— Nos dessous sèchent dans les pièces à côté.
— C'est embarrassant.
Extrait de la nouvelle
"Sale argent sale"
© Revue Alibis #50, printemps 2014
Muy bueno Camille! Quelques petites lignes de plus s'il vous plait? ;0) Fd
RépondreEffacerGourmande ;o)
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