mercredi 29 février 2012

Exposition à l'UL

Voici un courriel de l'Université Laval reçu par l'un de mes éditeurs Dominique et compagnie :

Le 4e étage de la Bibliothèque des sciences humaines et sociales de l’Université Laval offre depuis le printemps dernier de nouveaux espaces fraîchement rénovés.  Cet aménagement moderne abrite notamment les secteurs des arts, de  l’éducation et de la Didacthèque.

Dans le cadre de ce réaménagement, la Bibliothèque présente  au 4e étage,  une exposition sous le thème du voyage : Partir pour créer.  Elle met en valeur les collections du 4e étage par le biais de créateurs qui se sont inspirés de leurs voyages dans leurs réalisations artistiques et intellectuelles.  Les disciplines des arts, de la musique, de l’éducation, de la didactique - dont la littérature de jeunesse -, du cinéma, de la statistique, de la géographie, ainsi que de la géomatique et de la cartographie sont ainsi représentées dans le cadre de cette exposition.

Lors de cette exposition, la Didacthèque  a reçu  le 31 janvier dernier une soixante d’écoliers venus découvrir l’œuvre de  Camille Bouchard, auteur jeunesse  retenu pour cette exposition.  Une étudiante et  un étudiant inscrits au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement au primaire ont fait découvrir,  à ces élèves du 2e cycle du primaire de l’École Les Sources,  cet auteur globe-trotteur.  Les aventures que vit Nicolas, son héros, en Thaïlande, en Espagne et en Égypte ont permis à ces jeunes lecteurs d’explorer ces pays exotiques, théâtres d’aventures et de résolutions d’énigmes mystérieuses.  Des lectures d’extraits choisis ont guidé ces élèves dans leur périple au cœurs de l’œuvre de l’écrivain voyageur.  Ces lectures faites  par ces étudiants du BÉPEP ont plu à ces élèves dont le thème scolaire à l’étude cette année est «  La lecture par le voyage ».

L’ensemble de l’activité s’est très bien déroulée. Les deux groupes d’élèves ont eu un comportement exemplaire à la Bibliothèque, tandis que nos deux animateurs-étudiants s’étaient de leur côté bien préparés pour animer leur atelier. Je peux donc vous dire sans exagérer que cet événement a été un succès.

À noter que malheureusement, aucune photo n’a été prise lors de cette activité!

Bien cordialement,

France Bilodeau, B. Ens. M.S.I.
Conseillère à la documentation
Didacthèque et Didactique
Université Laval
Québec
 

lundi 20 février 2012

La Dame de Panamá - Extrait 3


Elle émet un rire charmant en portant l'index et le majeur sur ses lèvres. Ses yeux se plissent dans l'expression la plus exquise. Mon cœur s'emballe. Mon cœur s'emballe sans autre raison qu'une ligne de paupières courbée de manière inusuelle ! Dieu ! L'effet qu'elle me fait !

— Savez-vous, amiral, que nos bons prêtres espagnols vous ont décrits, corsaires, flibustiers — ou pirates, qu'importe le nom que vous vous donnez —, vous ont décrits, dis-je, avec des têtes affreuses de bêtes sur des corps à peine humains ?

Son rire me rappelle un printemps anglais, quand le soleil caresse la lande, réchauffant la rosée sur les herbes, égayant le pépiement des oisillons frissonnant sous leur duvet. Il me caresse l'oreille à l'exemple d'un papillon dont l'aile maladroite, en m'effleurant, déclencherait une trombe de chatouillis agréables.

Pardieu ! Cette femme est un poème !

La Dame de Panamá
© Éditions Hurtubise, 2012

vendredi 17 février 2012

Frôler l'enfer

J'ai dix ans. Je suis un tantinet amoureux de ma petite voisine de 1 ou 2 ans plus jeune que moi.

Profitant du fait qu'on est tous les deux hors du champ de vision de nos parents et de mes 13 frères et soeurs, je l'embrasse sur la joue. Oui, mes amis : directement sur la joue. Elle était consentante, monsieur le juge, je le jure.

Mais le péché de chair est puni d'une longue peine de purgatoire si on n'a pas eu la sagesse de se confesser avant de trépasser. C'est pas moi qui le dis, c'est Ben Seize et ses curés. Et les curés, en ce qui concerne les péchés, ils s'y connaissent. Alors, j'avais beau n'avoir que dix ans, à l'époque, il me fallait avouer ce crime indécent lors de mon passage au confessionnal, le dimanche suivant (n'oubliez pas que nous sommes dans les années 60).

Sauf que, une fois devant  la mine sévère du curé de Forestville qui m'observe à travers le grillage de bois, je n'ose pas lui avouer ma très grande faute. Que j'aie foutu une pichenotte à mon frère Georges, tapé sur le voisin d'en face, martyrisé les poupées de ma soeur Louise, ça, ça va, mais dire que j'ai donné un baiser sur la joue de ma voisine, j'en suis incapable (comme quoi, la violence nous paraît toujours moins grave que le désir amoureux).

Je sors de l'église, mais cette fois, en proie à une quasi-panique. Car si embrasser une fille conduit au purgatoire, cacher un péché au confessionnal mène droit en enfer. Oui, les amis ! S'il avait fallu qu'un autobus me frappe pendant la semaine qui a suivi, je me retrouvais à rôtir pour l'éternité sur les hibachis de Lucifer. L'éternité ! (C'est fou ce que les curés et le Bon Dieu sont rancuniers.) Je n'en dormais plus la nuit.

C'est avec une volonté (et une frousse, avouons-le) renouvelée que, la semaine suivante, faisant fi du regard incendiaire du curé (l'image vient de la peur de l'enfer), j'avoue mon crime : j'ai caché un péché, la fois précédente. Le curé, d'une magnanimité qui étonne vu sa mine farouche, accepte de m'absoudre...

— Merci, mon père.
— À condition que tu me dises quel est ce péché que tu as caché, la semaine dernière.

Noooon ! (pensai-je.)

— Eh bien ? insiste-t-il.
— Je... J'ai....
— Oui ?
— Ma... vous a...
— M'avoue quoi ?
— Ma vous a zine...
— Ah ! Ta voisine, oui ?
— Je...
— Tu ?
— L'ai embrassée...
— Tu l'as embrassée ?
— V... voui.
— Comment ?
— Comment, comment ? Comme ça, bang ! sur la joue ! Pas de niaisage.
— Ouais. Sur la joue. N'empêche, c'est un péché. Véniel. Mais un péché, pareil.
— Je sais, sinon je ne l'aurais pas caché.
— Tu as l'intention de recommencer ? De l'embrasser, je veux dire.

Puisqu'il suffisait, pour être absous du péché du bisou, de se confesser la semaine suivante, j'étais prêt à recommencer en sortant de l'église. Toutefois, j'avais trop peur de ne pas pouvoir de nouveau l'avouer et de me retrouver encore en état de péché mortel. Alors, je réponds :

— Pas du tout ! Pensez-vous !
— Voilà qui est bien. Te absolvo, blablabla gnagnagna... aeternam, amen !

Je suis sorti du tribunal... pardon, du confessionnal, allégé de 10 mille tonnes. Fini les bises aux filles, c'était ma décision. Non mais ! Risquer tant pour si peu...

Depuis, heureusement, j'ai réévalué mes convictions.

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mardi 14 février 2012

Bonne Saint-Valentin


C'est niaiseux souhaiter une bonne Saint-Valentin à ceux qui ne sont pas nos amoureu(ses)(x). C'est quoi, le rapport (comme dirait Nancy) ?

En plus, la plupart de mes blogueurs ont entre 10 et 15 ans : on n'a pas vraiment d'amoureux à cet âge. À quoi ça sert alors, une entrée de carnet comme celle-ci?

À rien, finalement. Ça me fait passer le temps.

Il fait beau, chez vous? Ici, c'est pas pire. Quelle heure il est, là?

samedi 11 février 2012

Sans pleurer ?

J'ai pas été capable d'écouter cette vidéo sans pleurer. Je sais, je suis une grosse moumoune.


mercredi 8 février 2012

Le prédateur


dimanche 5 février 2012

Quatre minutes de beauté pure

Pour aimer la vie.

jeudi 2 février 2012

L'Homme de partout - Extrait 2


⎯ Je vais te citer toi-même : « Au moment où la personne dont on est follement épris nous repousse, balaie nos prétentions sans plus d’espoir, à cet instant même et pour les années qui suivront, on se surprend à flotter au-dessus d’une fosse abyssale, aveugle, errant, la poitrine nue, le ventre ouvert, abîme soi-même, infinitude de désarroi, et tous les fleuves réunis ne sauraient suffire à épuiser les larmes drainées par la carence, l’absence. » 

— Tu connais le passage par cœur ?

Elle fait une moue en baissant les pupilles sur l'exemplaire du livre.

⎯ Je ne suis pas d'accord avec ce que tu avances, reprend Madeleine, mais en même temps, je n'ai pas d'argument à t'opposer ; je ne connais pas cette détresse, les affres dont tu traces le portrait. Mon copain... mon mari est le premier garçon dont je sois tombée amoureuse. Je l’ai rencontré à l’école, à dix-sept ans, et on ne s’est pas quittés depuis.

Quand je réplique à mon tour, pour un peu, je me retournerais afin de m'assurer qu'un étranger ne vient pas d'entrer dans la cuisine, tellement je ne reconnais pas ma voix. Dans l'intonation que j'emploie, je cède plus d'amertume que je n'aurais souhaité :

⎯ En ce cas, tu n’as pas vécu.