mardi 30 juillet 2013

Me dis pas que...



samedi 27 juillet 2013

Extrait des nouvelles en cours

La série de nouvelles policières que j'écris actuellement pour la revue Alibis va bon train. Il s'agit d'une série de récits traitant des cartels de drogue mexicains.

La troisième nouvelle est terminée et j'entreprendrai l'écriture de la quatrième dans les prochains jours (en fait, après avoir fait les corrections pour d'autres textes à paraître chez d'autres éditeurs).

Un petit extrait de ce que j'écris en ce moment? Allez, allez! Vous en mourrez d'envie, mais n'osez pas l'avouer. Meuh si. Je vous connais bien, va.

Alors, voici:


— Vous êtes jumelles, pas vrai? demande le second policier en s'avançant et nous faisant un sourire à faire éructer tous les volcans de la cordillère. À tout le moins, vous êtes des sœurs. Vous vous ressemblez comme des...

Il hausse les épaules et conclut :

— ... des sœurs.

— Oui, oui, nous sommes bien jumelles...

— ... des monozygotes, même.

— C'est chouette une fille en double. Surtout quand elle est jolie.

— Merci, Monsieur.

— Trop gentil, Monsieur.

— Vous permettez?

Il nous a bien eues, le cabrón! Pendant qu'il nous complimentait, nous le laissions entrer sans trop nous en rendre compte. Son collègue lui emboîte le pas, satisfait. Il referme sur le nez du voisin qui cherchait à écornifler.

— Vous pouvez baisser le volume? demande Gael García Bernal.

— Oui, certainement.

« Aprendooo en mis pasos / Sentiendooo en mi caminarrr... » qu'elle répète la Julieta Venegas au moment où nous lui coupons le sifflet. Les agents restent debout à l'entrée en balayant l'appartement du regard.

It's nice, here, affirme Javier Bardem.

— Nous pouvons visiter? demande le collègue qui parle espagnol.

— Mais... euh... pourquoi? que nous nous étonnons d'une seule voix — comme cela nous arrive souvent.

Nous sommes en train de penser, non seulement au cadavre qui commence à pourrir dans le placard, mais aussi au pistolet que nous n'avons pas pris la peine de ramasser et qui traîne toujours sur le plancher de la salle de bain, à la machine à compter les billets dans le bureau, aux sacs bourrés de frics sous le lit...

— C'est... euh... nous n'attendions pas de visite...

— Nous sommes en pleine lessive...

— Nos dessous sèchent dans les pièces à côté.

— C'est embarrassant.

Extrait de la nouvelle
"Sale argent sale"
© Revue Alibis #50, printemps 2014

samedi 20 juillet 2013

Le romantisme de Corto

Après mes journées d'écriture (et de vélo), je passe mes soirées à lire, dessiner et... revisiter les vieilles bédés de ma vingtaine que je lis et relis tels ces classiques de la littérature dont on ne peut se passer.

En ce moment, je côtoie pour la nième fois Corto Maltese. Dans "La Balade de la mer salée", cette scène d'adieu avec Pandora, est l'une des plus romantiques de toutes ses aventures.


"C'est justement parce que tu ne ressembles à personne que j'aurais voulu te rencontrer toujours... n'importe où."

Pour la petite histoire, cet extrait sert d'exergue à mon roman "Le Sentier des sacrifices".

mardi 16 juillet 2013

Cartel de drogue

Je consacre mon été à écrire une série de nouvelles pour la revue Alibis. Il s'agit pour l'instant d'au moins 5 histoires qui se déroulent dans l'univers des cartels de drogue mexicains. L'écriture va bon train.

Pour vous donner une idée, comme d'hab, aux amateurs de ce blogue, je présente un petit extrait d'une novela de près de 13.000 mots qui paraîtra dans le no 48, à l'automne. Le titre : Parce que, Paulina.

Mise en contexte: le vieux trafiquant sert de garde du corps aux enfants du chef de gang. Des tueurs les poursuivent. L'histoire est racontée avec le vouvoiement.


— Tu crois que... Vous croyez que les tueurs nous ont vraiment retrouvés, don Juan? demande Paulina avec une distance, un respect nouveau, qui n’est pas pour vous déplaire.

Ça vous rend la gamine moins détestable. Aussi, votre voix émerge-t-elle moins bourrue.

— Je ne crois rien. Mais j’ai la responsabilité de vos cinq vies. Je ne prends aucun risque.

De sa place, sur la banquette arrière, Stefano s’informe:

— C’est vrai que toute l’eau du monde, elle revient toujours au même endroit, Abu?

— Tu l’appelles « don Juan », Stefano, corrige Paulina. Ce n’est pas notre grand-père.

— C’est vrai, dis? insiste le garçon sans même regarder sa cousine.

— De quoi tu parles, là? demandez-vous, les sourcils froncés, sans oser le dévisager dans le rétroviseur à cause de la route de mauvais macadam sur lequel vous venez d’engager le véhicule.

— À l’école, madame Carla, elle dit que l’eau, ça se recycle tout le temps.

— Je pense, oui.

— Comment ça? s’informe Paulina, non pas avec un regard curieux, mais avec cet air de qu’est-ce-que-vous-racontez-les-gars-car-on-ne-me-la-fait-pas-à-moi qui vous énerve royalement.

— Comment ça, comment ça... C’est simple : l’eau elle tombe en pluie, elle va dans la terre qui la renvoie dans les rivières qui la renvoient dans les mers qui la renvoient dans le ciel par évaporation qui la renvoie sur la terre avec la pluie. Voilà. C’est un cycle sans fin.

— Mais le pipi? Mais le vomi? s’inquiète la gamine.

— Pareil.

— C’est dégueu! s’exclament Paulina, Soledad et Monica avec un bel ensemble – seule Maritere, trop jeune et toujours sous le choc de votre colère, reste coite.

— C’est cool! se réjouit plutôt Stefano en étirant longuement la syllabe.

Puis, le gamin s’avance de manière à poser une main sur votre bras droit. Il demande :

— Je peux encore faire pipi par la vitre arrière, Abu?

— Encore? Bon Dieu, tu peux pas te retenir jusqu’à la prochaine halte?

— Si, mais je voudrais le faire tout de suite pour que, mon pipi, il ait le temps de s’évaporer.

— S’évaporer? Et alors?

— Qu’il retombe en pluie au plus vite! Et en plein dans la gueule des fils de putes qui nous poursuivent.

mercredi 10 juillet 2013

En feuilletant...

jeudi 4 juillet 2013

10 ans !!!

Il y a exactement 10 ans aujourd'hui, je prenais la plus grande décision de ma vie. Non, non, pas de changer de t-shirt, mais bien de me lancer, tête baissée et à temps plein, dans l'écriture.

Eeeeh ouiii! Je fais partie des 8% d'auteurs (8%, pas plus!!!) qui peuvent se vanter de vivre de leur plume.

Bravo, Camille! Tu as droit à un petit porto pour fêter ça!