que l'on transporte avec soi.
Proverbe arabe
Les voisins que nous avons from Camille Bouchard on Vimeo.
Super zen notre camping.
Hier, j'avais ma rencontre d'écrivain à la bibliothèque de Charlesbourg. En dépit de la publicité déficiente, j'avais du monde. Voui, mesdames et messieurs. Il y avait ma mère, Nancy ma blonde, ma tante, une autre matante, ma cousine, son fils de 5 ans, une tante à Nancy, sa cousine et, tenez-vous bien... une inconnue! Parfaitement. Une madame que je ne connaissais pas et qui, plutôt que de s'emmerder chez elle en ce dimanche pluvieux, a choisi de venir à la rencontre d'écrivain de sa bibliothèque. C'est pas de la notoriété, ça?
J'ai dit à la madame :
— Vu que vous êtes la seule qui ne me soit pas apparentée, ce sera embêtant pour vous de partir avant la fin.
— Ne vous en faites pas, me rassura-t-elle en se calant dans son fauteuil, je ne vous ferai pas cet affront. Vous voulez bien réduire un peu l'éclairage? Comme ça. Merci. Ça ne vous dérange pas si je suce ma doudou?
La rencontre s'est déroulée de 13h40 à 14h50. Pendant que je racontais les extraordinaires événements de ma vie, j'ai vu apparaître, à l'entrée de l'auditorium, des gens qui, stupéfiés par ma verve, ont failli rester.
La salle était tout à fait adaptée à ce type de rencontres. Xavier, le fils de ma cousine, est allé jouer dans les gradins (il se sentait trop impressionné par ce grand cousin qui, à lui seul, avait abattu le mur de Berlin et avait apporté la démocratie à la Biélorussie). Malgré qu'il se recroquevillait sur le banc le plus éloigné de la scène, les deux mains sur les oreilles, Xavier continuait de m'entendre à la perfection. L'acoustique de l'auditorium était excellente. C'est vrai que j'avais un peu élevé la voix pour couvrir les ronflements de la madame inconnue.
Chers amis et confrères,
Vous n'ignorez pas, j'en suis convaincue, que notre petite planète est parfois le théâtre de très tristes spectacles. Et comme je n'ai pas peur de grand chose, j'ai osé commettre un album racontant l'histoire tragique de deux jeunes enfants ayant un jour rencontré sous leurs pas UNE PETITE BOUTEILLE JAUNE, plus prosaïquement nommée "Bombe à sous munitions".
Cet album dont nous sommes très fiers, a été conçu en collaboration avec HANDICAP INTERNATIONAL dont la mission, depuis des années, est de sensibiliser l'opinion publique sur cette infamie humaine qui consiste à faire durer la guerre après la guerre, puisque ces petites "bombettes" ont une durée de vie de trente ans.
Je vous invite donc à venir faire un tour, samedi prochain, le 25 septembre 2010, à la PYRAMIDE DE CHAUSSURES, organisée par HANDICAP INTERNATIONAL, en solidarité avec les 5000 victimes qui rencontrent chaque année une de ces bouteilles jaunes. La plupart d'entre eux sont des enfants et pratiquement tous sont des civils.
Durant cette journée très spéciale, vous aurez l'occasion de découvrir, entre autres, à quoi ressemblent ces petites bombes, comment on les désactive, et bien sûr, vous pourrez feuilleter notre bel album qui raconte l'histoire de Marwa et Ahmad, deux authentiques victimes d'une guerre sale.
Apportez les vieilles chaussures qui traînent dans vos armoires. Elles serviront à enrichir la pyramide élevée.
J'espère bien vous y rencontrer et je vous remercie de faire suivre cette invitation aux contacts de votre liste d'adresse.
Avec amitié.
Angèle
XVIe siècle : dans le Nouveau-Monde s'entrecroisent et s'opposent les aventuriers des deux super-puissances de l'époque : la France et l'Espagne.
Toutefois, la donne se complique, car l'Angleterre, sous l'autorité d'Élisabeth I, veut aussi sa part des richesses de l'Amérique. Le turbulent royaume n'hésite pas à recruter des réfugiés protestants qui fuient les guerres de religion en France afin de combler sa méconnaissance des traversées de la mer océane.
De plus, depuis dix ans, circulent des rumeurs toujours plus folles à propos du fabuleux trésor perdu du pirate Cape-Rouge. Le vice-roi des Indes lui-même, à Mexico, et son Audiencia, n'hésitent pas à missionner les forbans de tout acabit pour mettre la main sur ces richesses.
Ces convoitises, comme de raison, incitent la racaille à porter tous les coups.
Surtout les mauvais.
La bouche des canons espagnols pointait déjà hors des sabords et les embruns qui pleuvinaient3 de l'écume, en se jetant dans les pertuis, menaçaient de mouiller la poudre au fond des culasses. Quand le maître canonnier en fit la remarque, le capitán Pánfilo Valdez y Melitón le renvoya d'une saillie fort désobligeante. Il tenait, dit-il, dès le départ, à exprimer son agressivité à l'Anglais.
— Il affourche afin de maintenir sa proue par-devers nous, fit remarquer don Arcángel en constatant l'angle fort écarté des deux ancres du brigantin. Il craint de nous présenter ses flancs. Il sera difficile d'ajuster une bordée efficace, point seulement à cause de l'étroitesse de la cible, mais aussi parce qu'on devra lors combattre le roulis des vagues.
— Adonc, restez grand largue en arisant toute la toile, indiqua don Pánfilo. Ça obligera l'Anglais à se garder au vent. Nous pourrons mieux manœuvrer que lui.
1 De l'expression marinière du XVIe siècle « Bouter cap à », soit « Tourner la proue vers ».
2 Les « Mers basses », contracté plus tard en Bahamas.
3 Pleuvoir en fines goutelettes.