jeudi 31 juillet 2008

Ainsi en est-il

Je passe devant la fenêtre et qu'aperçois-je? Un faucon en train de bouffer un oiseau qu'il vient d'attraper. Il y avait un moment que j'entendais des pépiements d'alarme chez les bruants, mais ça leur arrive tellement souvent que je n'y prêtais pas attention. Je m'empresse donc de récupérer mon appareil-photo (qui n'est jamais loin) et clic, clic, clic !






Il me vient alors à l'esprit les remarques reçues ces jours-ci par mes fidèles, adorables et merveilleuses lectrices de ce blogue : à leurs yeux, les extraits de roman que je publie sur cette page semblent très violents. Le faucon m'apporte une étrange réponse et me fait improviser, pour lesdites fidèles, adorables et merveilleuses lectrices, le poème suivant :

Ainsi en est-il de la nature
Comme de la littérature :
Un peu de poésie,
De la violence aussi.

La vidéo qui suit est un peu dégoûtante pour les végétariens ; ces derniers, vous abstenir :

mercredi 30 juillet 2008

Extraits légers

Pour faire plaisir à Claudette et à Sylvie qui trouvent que les extraits placés dans mon blogue sont trop souvent choisis en fonction de leur violence, voici 2 passages plus légers de Pirates III - L'Emprise des cannibales.

Contexte : La jeune et jolie Indienne du nom d'Anahi vient de cracher dans les oreilles et dans la bouche de Lionel, un mousse de 15 ans.

« — Mais qu'est-ce que tout ça signifie? m'informai-je à Urbain, mi-intrigué mi-irrité.

— C'est une croyance de ces Naturels, répliqua mon compagnon. Ils se figurent qu'en crachant dans nos oreilles, nous entendrons mieux leur langue et en crachant dans nos bouches, nous apprendrons plus rapidement à la parler. Tu as l'heur d'avoir subi l'expérimentation de cette jolie garce, et moi, de mon côté, c'est mon hôte qui m'a demandé de cracher dans sa bouche afin qu'il apprenne à parler français. Je présume que Baccámon voudra enseigner la même chose à Santiago.

¡No quiero! Hé, hé! s'exclama notre brave strabique dont les ricanements nerveux juraient souvent avec son expression. Je ne veux pas. Hé, hé! ¡No quiero!

— Mordiable! s'écria Grenouille en désignant Anahi de l'embout du pipeau qu'il venait de recevoir des mains de son hôte. Qu'un minois plaisant comme celui-là me propose épreuve de la sorte et j'apprendrai jusqu'au grec et au latin. »

Et un deuxième :

Le taille-mer de l'Ouragan soulevait une lame de proue coiffée de belle crème, tranchant l'eau ainsi qu'une fine rapière découperait la soie. Les vagues s'ouvraient avec douceur et, bien qu'une allure largue les poussât en partie contre la coque, le galion les absorbait avec souplesse, renvoyant les pans liquides glisser le long de ses flancs pareil à une caresse. Le roulis se voulait à peine perceptible, noyé dans le tangage de la marche. Les embruns se jetaient sur l'étrave non pas avec agressivité, mais comme la chevelure d'une femme nous viendrait frôler les joues par les caprices d'une brise.

Au château de poupe, mains sur la lisse du garde-corps jouxtant l'échelle, Cape-Rouge et le cacique, côte à côte, échangeaient des souvenirs, des impressions, riaient, se racontant mille choses que les ans avaient accumulées. Le pirate était vêtu de son inséparable mante écarlate qui, par moments, claquait au vent ou, en d'autres instants, se gonflait telle la corolle géante d'un coquelicot ; son chapeau de feutre au large bord, comme une fantaisie des deux mondes qu'il fréquentait, arborait ruban de sergette et plumes de perroquet. À son ceinturon pendait un fer de Tolède, une lame moins lourde à abattre qu'un sabre, mais plus facile à manier et plus dévastatrice quand on savait user de certaines bottes. Un pétrinal un peu lourd arquait le rebord de ses chausses.

Le cacique, quant à lui, nu hormis un pagne de gossapin à la hauteur du sexe, la peau peinturluré de rocou, ses longs cheveux noués sur les reins et ornés de plumes et d'or, des bracelets tintinnabulant aux poignets et aux chevilles, n'affichait pour toute arme qu'un poignard à la taille. Visage vers le ciel, narine dilatées, yeux mi-clos, il confia:

— Il y a longtemps que je n'ai goûté le plaisir de voguer sur un vrai navire. Pagayer dans une piragua ou, même dans plus grand, un canobe, ne procure l'ivresse de sentir ainsi la mer sous ses pieds, de danser sur ses vagues, de respirer son vent, son poudrin. Je dirais presque que la navigation me manque.

— On ne peut pas en dire autant de tous tes lascars, ricassa Cape-Rouge en désignant du menton les sept ou huit puissants guerriers kalinagos qui, penchés au bastingage, vomissaient à tire-larigot. Qu'est-ce que ce sera si on a à cingler par un vrai vent de travers !


mardi 29 juillet 2008

L'avantage

L'avantage d'un été pluvieux est qu'on a souvent droit à des arcs-en-ciel. Encore ce soir :



Buzzz

En deux jours, j'ai écrit 5318 mots. J'avoue que je suis un peu buzzé. J'ai de la misère à revenir à la réalité, et Nancy n'est même pas là pour le faire.

Bon, ce n'est que la moitié de mon record de tous les temps (5400 mots en un jour lors de l'écriture de Trente-Neuf), mais tout de même. Ça fait 15 à 18 heures assis et concentré devant l'écran, moi qui me plains de maux de dos et de prendre du ventre !

Enfin. Voici un extrait de ce que ça donne. Comme d'hab, c'est un premier jet sans révision ni correction. Indulgence, SVP.

La bataille dura longtemps. Me faudrait-il compter le temps en minutes? en heures? Je ne saurais. Dans le feu des combats, excités — enivrés devrais-je écrire — par les odeurs et le théâtre des mourants, par la contemplation des plaies ouvertes et des cadavres qui s'accumulent, stimulés par les cris d'exhortation et les hurlements de douleur, animés d'un amalgame cent fois brassé de haine et de peur, on perd le fil. Du temps et de soi. On n'existe plus dans la réalité, mais à l'intérieur d'un rêve — ou d'un cauchemar — dans lequel l'écoulement des ampoulettes paraît tronqué, voire embabouiné.

Un cri de victoire en français éclata pour la première fois tandis que le ciel s'était violacé. J'étais alors penché sur le corps d'un homme duquel je récupérais la flèche avec laquelle je venais de le coucher. Je me redressai, soupirant de soulagement, prêt à mon tour à évacuer d'un grand cri ma satisfaction de voir finir l'horreur, de m'en être sorti vivant, mais je déchantai rapidement en apercevant quatre Espagnols qui s'acharnaient sur un cannibale particulièrement combatif qui refusait de s'effondrer en dépit d'un bras sectionné à coups d'épée et de ses viscères tombant de son ventre ouvert. Je tuai là mon septième homme pour rater tous les suivants.

dimanche 27 juillet 2008

Histoires d'O

Hier soir, je ne sais trop pourquoi, les corneilles se sont rassemblées par centaines au bout des champs. C'était cacophonique !

Et freakant. On se serait crus dans le film Birds d'Hitchcock.





Après un moment, ils se sont éparpillés. Je me souviens qu'ils aient fait ça aussi, l'an dernier. Faudra que je pense à m'informer du phénomène.


Autre histoire d'oiseaux : ce matin, Nancy a trouvé une espèce de bruant (pas capable de l'identifier formellement) complètement sonné près de la maison. Il fait partie de la trentaine d'énervés qui viennent se frapper contre les fenêtres à tout moment. Mère Térésa des Oiseaux mal foutus s'en est occupée.







vendredi 25 juillet 2008

Fleurs et macadam

Hier, j'ai pris plusieurs photos des fleurs qui entourent la maison et qui tapissent le jardin. Je vous en publie quelques-unes, pour ceux qui se demandent encore comment j'ai pu troquer le macadam des villes pour les bibittes de la campagne.




















mardi 22 juillet 2008

Essayez de ne pas rire

Je vous mets au défi d'écouter cette vidéo sans rire.

dimanche 20 juillet 2008

Ma jolie voisine

Il y a un moment que j'apercevais ses pistes au bout du champ, mais je ne l'avais jamais vue. Ce matin, elle m'a fait une visite surprise pour bouffer les boutons de pomme dans les arbres.











Pas sûr que Nancy va apprécier que la coquine ait mangé la seule pomme de son petit MacIntosh.




« Allons voir si je ne trouverais rien d'autre à saccager plus loin. »


« Il est quand même pas mal, mon gentil voisin. S'il avait des bois sur le crâne, je me laisserais séduire. »

samedi 19 juillet 2008

Site revampé

Comme vous pouvez le constater, le site a été entièrement revampé pour mieux répondre à la thématique des romans en cours axés sur l'aventure, le voyage et, surtout, la piraterie au XVIe siècle.

Le graphisme a été soigné de manière à ce que les pages soient, non seulement plus agréables à regarder, mais plus faciles à lire aussi.

J'espère que cette nouvelle mouture vous plaira. Prenez le temps de parcourir le site et ne manquez pas de me faire part de tout lien brisé ou de toute anomalie que vous pourriez déceler. (N'oubliez pas de vider votre mémoire cache ou de recharger certaines pages si c'est l'ancienne version qui apparaît.)

Bonne navigation.

La citation du jour

Si je recommençais ma vie, je tâcherais de faire mes rêves encore plus grands; parce que la vie est infiniment plus belle et plus grande que je n'avais jamais cru, même en rêve.

Georges Bernanos

jeudi 17 juillet 2008

À cause de 20% de démocrates

Quelques éclairs que j'ai photographiés hier soir.





Comme d'habitude, les hauteurs de Saint-Marcel ont échappé à l'orage. Ici, la foudre s'abat sur le Maine (que j'aperçois de chez moi). Sans doute parce que 20% des électeurs démocrates ont dit qu'ils préféraient voter Républicain plutôt que d'envoyer un Noir à la Maison Blanche.

Y en a-tu des tarés !

lundi 14 juillet 2008

Bonne fête, la France !

Bonne fête Céline, Rémy, Hugo, Claudette, Christiane, Martine, Gérard, Marie, Catherine... et tellement d'autres dont j'oublie le nom, mais qui ont tous la particularité d'être français et qu'aujourd'hui, ben c'est le 14 juillet, et comme ont dit quand c'est le 14 juillet, « Vive la France » et « Bonne fête les Français ».

Ah oui, aujourd'hui, c'est aussi la Saint-Camille. Vous y aviez pensé, à ça? Et personne pour m'envoyer des cadeaux !


dimanche 13 juillet 2008

Cours d'astronomie

Voici deux photos prises de nuit, cette semaine.

Le gros point brillant est la planète Jupiter au-dessus du Teapot (constellation du Sagittaire, près du centre de la Voie Lactée). Avec un télescope, on y aperçoit plusieurs nébuleuses très brillantes. La silhouette du gros arbre, devant, est l'un de nos pommiers.






Ici, on aperçoit la constellation du Bouvier au-dessus de la maison. L'étoile la plus brillante vers laquelle semble pointer le pignon est Arcturus.

La lumière rouge à l'intérieur de la maison est due à la veilleuse du salon. À l'horizon, la lueur vient de la ville de Montmagny, à 50 km à vol d'oiseau (normalement, il s'agit d'une lumière à peine visible, mais avec une prise à 60 secondes, la lueur paraît intense).

Si on voit si bien la maison, c'est que j'ai allumé une petite lampe de poche pendant une seconde, soit le 1/60 de la prise.

samedi 12 juillet 2008

Promenade champêtre

De chez nous à Sainte-Apolline, en restant sur la 216... ça donne environ 30 km aller-retour. Il fait super beau, pas trop chaud, idéal pour le vélo.




Champêtre, pas vrai ?




Et coloré.


Pour moi, ça va assez bien, car je fais du vélo depuis plus d'un mois déjà. Mais Nancy enfourche sa bécane pour la première fois, cette année. Assez toffe à cause des côtes. Voyez : 16% de pente. Ce n'est pas des blagues.

jeudi 10 juillet 2008

Pirates 3, deuxième extrait

Pas besoin d'être un désaxé pour inventer des scènes tordues lorsqu'on écrit sur la conquête des Amériques. Il suffit de lire les comptes-rendus des témoins de l'époque. Je pense, entre autres, au dominicain Bartolomé de Las Casas dont un des épouvantables témoignages m'a inspiré la scène suivante :

— Maïs et yucca, dit Patino. Suffisamment pour nous refaire des forces.

— À nous et aux esclaves, oui, répliqua de Navascués. Mais pour les mâtins...

Avant que la femme n'ait le temps de réagir, il se pencha pour attraper l'enfant par le bras.

— Tiens, Bristol, mon beau! Dis-moi si tu aimes le goût du singe.

Et il lança le petit au molosse. Le hurlement de la femme se confondit dans les aboiements des chiens qui se jetèrent sur le garçonnet.

La Naturelle bondit vers la scène, mais, d'emblée, se trouva arrêtée, sans plus pouvoir avancer. Elle baissa les yeux sur l'obstacle qui la retenait et reconnut l'une des longues lames des visiteurs. Elle l'empoigna à deux mains dans l'idée de la repousser, mais, contre toute attente, ne parvint à la déplacer. Il lui fallut encore une ou deux secondes avant de comprendre que l'arme avait perforé son ventre et la pénétrait profondément, transperçant son foetus. Ses yeux incrédules se posèrent alors sur les pupilles grises de de Navascués. Ce dernier, d'un mouvement sec du bras, retira la rapière, sectionnant dans le mouvement les paumes de la femme. Aux prises ex abrupto avec une douleur qui la saisit dans son corps entier, elle s'écroula, hurlante, dans un giclement de sang. Incontinent, deux des mâtins abandonnèrent l'enfant pour se jeter sur cette nouvelle source de viande fraîche.

— Deux vies d'une seule estocade, s'esclaffa l'alférez. Ce n'est pas fréquent.

— Quand Dieu guide nos actes, nos efforts sont ménagés.

La détonation d'une arquebuse interrompit le rire des deux hommes. Trois autres salves couchèrent autant de Naturels qui arrivaient en courant. Mais la bataille ne dura guère. Deux fillettes d'une dizaine d'années se présentèrent, une hotte de yucca sur le dos, pour s'enfuir aussitôt en abandonnant leur fardeau. Quelques moulinets de rapières tuèrent encore deux femmes et un garçon qui n'avait pas treize ans, puis le silence retomba sur le brouillard.



lundi 7 juillet 2008

Ma vie, c'est...

Actuellement, je ne suis pas très régulier avec ce blogue. C'est qu'il ne se passe pas grand chose dans ma vie. Ma vie? C'est :

- Me lever le matin quand j'en ai envie.
- Prendre le temps de déjeuner et boire le nombre de cafés dont j'ai envie.
- Écrire (presque vivre) le XVIe siècle.
- Écrire à propos de (presque vivre sur) un bateau ou d'une (sur une) île avec des cannibales.
- Arrêter d'écrire quand j'en ai envie.
- Faire du vélo parce qu'il fait beau.
- Lire dans la balançoire.
- Tendre la main pour toucher Maître Gaspard, le colibri des mangeoires.
- Faire de la photo.
- Lire dans la balançoire.
- Rêver dans le jardin.
- Lire dans la balançoire.
- M'ennuyer un peu de ma blonde, mais la retrouver en fin de semaine.
- Lire dans la balançoire.

Ma vie, c'est le bonheur.

vendredi 4 juillet 2008

Si j'étais mélèze

... moi aussi, j'aurais des chardonnerets plein les branches.



5e anniversaire

Il y a cinq ans jour pour jour, le 4 juillet 2003, je décidais que, désormais, écrire serait ma principale activité. Par la bande, écrire serait ma principale source de revenus. Je voulais compter parmi les 8% d'auteurs qui parviennent à vivre de leur plume sans devoir occuper un autre emploi.

C'était un coup de dés. Ce genre de décisions qui vous remet une vie en question, pour le meilleur ou pour le pire. Dans mon cas, ce fut pour le meilleur. Vraiment le meilleur. Depuis, je vis la plus belle période de ma vie.

J'espère qu'elle perdurera pendant les 50 prochaines années.