samedi 28 juillet 2007

Aux framboises

Aujourd'hui, c'est la deuxième fois que je vais aux framboises autour de chez moi. Appétissant, pas vrai ?



J'en ai profité entre deux orages, mais j'étais en culottes courtes, et je ne sais pas si vous êtes déjà allés aux framboises en culottes courtes : bobos beaucoup. Y a plein d'épines. En plus, cette année, je n'ai pas sarclé assez tôt et il y a des ronciers. Enfin bref, j'avais les jambes en sang quand je suis rentré.

Tout le long de ma cueillette, il y avait un couple de moucherolles qui zigonnaient autour de moi en criant pour que je les suive (et m'éloigne automatiquement). Je me doutais bien qu'il y avait un nid dans le coin. Donc, prudence supplémentaire pour ne pas écraser ni oeufs ni oisillons.

Je surveillais en cueillant, et cueille et surveille, et cueille et surveille... tout à coup, je tasse une talle pour tendre la main, que vois-je ? Un oiseau tout petit petit perché sur la branche qui me regarde d'un drôle d'air. J'éclate de rire et lui demande ce qu'il fait là à m'empêcher de prendre des framboises. Et le voilà qui penche la tête de côté en se demandant qu'elle était ce drôle d'animal devant lui.

Il a fini par se sauver dans les branchages. Je n'ai pas cherché à le retrouver pour ne pas le faire paniquer inutilement.

jeudi 26 juillet 2007

Au-dessus du village

Encore un orage, mais au-dessus du village. Chez nous, il faisait beau.








mercredi 25 juillet 2007

Ils ont des plumes !

mercredi 18 juillet 2007

Grand-papa ?

Les quatre oeufs sont maintenant éclos. C'est tellement petit ! Je me sens tout ému. J'ai l'impression d'être un grand-papa. J'ai envie de leur acheter des toutous. Un gros "Big Bird" jaune qui fait ding! ding! Ça leur plairait, vous pensez ?



lundi 16 juillet 2007

OEufs éclos

Ça y est ! Les oeufs du nid trouvé ont commencé à éclore. C'est charmant, non? Mais attention, il y a quelque chose de vraiment rigolo. Regardez attentivement les photos. Qui c'est qui en profite pour fuguer pendant que la maman oézo s'est éclipsée à cause de moi ? Une limace ! Le souper, quoi ! C'est comme si le rosbif de votre réfrigérateur en profitait pour sacrer son camp pendant que vous êtes allez faire votre jogging. Si j'écrivais un truc du genre dans mes romans, moi, on dirait encore que j'exagère.






samedi 14 juillet 2007

À la mémoire de Catherine

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 20 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

L'écrivain britannique John Le Carré a écrit : "L'écrivain observe, entend, écoute, enregistre. Puis il raconte une histoire, mêlant son imagination à son expérience. Et elle porte nécessairement les cicatrices de son âme." Je ne pourrai jamais mieux dire.

Pendant l'écriture de mon roman grand public, Les Petits Soldats (Éditions Triptyque, 2002), l'une de mes nièces, Catherine, âgée de six ans, est décédée. Accidentellement. Cela veut dire que personne ne s'y attendait, qu'on n'a pas vu venir le coup, qu'elle n'était pas alitée dans un chambre d'hôpital pendant des mois pour nous préparer à son départ. Non. Rien de tout ça. Cinq minutes avant le drame, Catherine était une pile d'énergie brute. Chacun pensait que cela durerait toute la vie. Ce grave moment a chamboulé mon travail. Difficile à exprimer.

Bien sûr, mon roman a été dédié à Catherine. Quand il est paru, j'ai écrit cette dédicace sur l'exemplaire que j'ai remis à ses parents, mon frère et ma belle-soeur :

À Catherine,
Parce que j'ai commencé l'écriture de ce roman dans la semaine où tu es partie.
Parce qu'à cause de toi, il est plus sombre que le canevas que j'avais préparé;
Parce que quand j'y décrivais des enfants qui meurent, c'est à toi que je pensais;
Tu m'as peut-être soufflé des mots,
Tu m'as peut-être tenu la main;
Ce roman, finalement, c'est peut-être un peu toi.
Tu me manques.
Ton oncle.

jeudi 12 juillet 2007

Au temps des démons

Je viens de terminer un petit texte traitant de mythologie hindou. Il possède un peu plus de 5.000 mots. Il est destiné à une collection particulière dont je vous parlerai d'ici quelques semaines. Le titre provisoire est Au temps des démons. Je vous propose un court extrait:

Des forces mentales conjuguées de Brahma, Vishnou et Shiva, une terrible tempête s’éleva. Des éclairs zébrèrent entre les étoiles, des galaxies entières s’effondrèrent pour se fondre en un seul bloc. Jamais les Dieux n’avaient créé pareil amas de matière. La force de gravité fut telle que l’astre nouveau se comprima, se broyant en lui-même, implosant.

À la seconde suivante, sous l’impulsion des atomes qui se repoussaient, il explosa.

Masse d’énergie pure, hyper-nova, univers dans l’univers, tous les superlatifs étaient bons pour qualifier la dernière œuvre des Devas. Quand les particules énergétiques retombèrent, animées de la vie de Brahma, de l’esprit de Vishnou et de la force de Shiva, devant le regard étourdi des Dieux, se tint la plus belle femme qu’ils aient jamais vue.

Elle s’appelait Durga.

lundi 9 juillet 2007

Nid de guêpes

Je me suis débarrassé du nid de guêpes trouvé par ma nièce, chez moi, samedi. Il n'était pas encore très gros, mais la colonie était en pleine formation.

Hier soir, pendant que toutes les guêpes étaient chez elles à regarder la télévision, j'ai placé sous le nid un vieux pot de yogourt rempli d'un mélange dilué d'eau de javel. Ensuite, avec tout le courage qu'on me connaît, d'un vigoureux coup de machette (ben, un gros couteau, disons), j'ai sectionné le lien qui retenait le nid à la marche d'escalier. Plouf! Le nid est tombé dans la mixture empoisonnée (je tremble devant autant de méchanceté). J'ai couru me réfugier à l'intérieur de la maison (bravo le courage). J'ai laissé macérer pendant la nuit.

Ce matin, quelques guêpes, trop affaiblie pour me haïr, se promenaient autour de ce qui restait de leur colonie. Il ne restait pas grand chose, en fait. L'eau de javel avait fait son oeuvre. J'ai refermé le pot avec les guêpes qui vivotaient encore et jeté le tout. Ça me fait toujours de la peine de détruire une si belle manifestation de la nature, mais c'était ça, ou risquer de nous faire piquer chaque fois qu'on utilisait la porte de la cuisine d'été.






Nid d'oiseau

Ce matin, en nous promenant, nous avons trouvé un nid d'oiseau au beau milieu de notre sentier. On a failli marcher dessus. On s 'est arrêtés quand la maman couveuse s'est envolée sous notre nez. Là, on a vu le nid.










dimanche 8 juillet 2007

Moment de grâce

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 19 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Parfois, en voyage, il arrive qu'on vive un moment de grâce. Le genre d'événement qui vous chavire, qui fait en sorte que vous voulez repartir toujours, n'importe où. Ça peut être n'importe quoi : un paysage, un enfant, une fête, ou encore...

Voici un extrait de journal de voyage qui relate un moment du genre :

(Je suis avec mon ami Boubou.) Le village peul s'appelle Sénassa. Les ruelles sont étroites, encadrées de murs d'argile. À l'intérieur des murs, les habitations et les aires de séjour. (Étrangement, une ruelle passe par l'intérieur d'une maison.)

Pendant la visite, un moment de grâce. Ce genre de déclic magique qui n'arrive qu'une fois à l'occasion. Pas à tous les voyages. Un moment privilégié. Cette fois, c'est une jeune femme. Telle une apparition. Elle a surgi comme ça au détour d'une ruelle, vêtue d'une longue robe d'un rouge vif, décorée d'arabesques d'or. Elle portait un plat immense sur sa tête coiffée d'un foulard. Elle ne marchait pas, elle ondulait. Un long cou gracile épousait le balancement engendré par ses pas. Quand elle m'a souri, tout s'est arrêté : le temps, la vie, l'univers. Il n'y avait plus que cette beauté et ce sourire qui ouvre les mondes. C'était une fraction de seconde, mais, en même temps, c'était l'éternité. Au moment où elle m'a croisé, elle a tendu une longue main aux doigts démesurés pour caresser mon bras au passage. L'univers a explosé. Je venais de rencontrer un ange noir.

Quand je suis revenu à moi, je suivais Boubou dans une ruelle poussiéreuse d'un village peul.

jeudi 5 juillet 2007

Pirates - la série

Finalement, Pirates deviendra une série. Oui, oui, vous avez bien lu. C'est formidable, non? En tout cas, pour moi. J'espère avoir autant de plaisir à écrire les prochains tomes que j'en ai eu à écrire le premier. Le titre du premier roman sera peut-être L'Île de la Licorne. On va décider, l'éditeur et moi, dans les prochains mois. Quel éditeur, demandez-vous? C'est encore un secret. Je vous le dirai bientôt, en exclusivité, à vous mes lecteurs privilégiés de ce formidable carnet. Mais je peux déjà vous confirmer que le tome 1 sort au printemps 2008. Pour fêter ça, au diable, les dépenses ! je vous offre un autre extrait.


L’île de la Licorne — à défaut d’appellation officielle, c’est ainsi que nous l’avons nommée —, se découpe à l’horizon en une longue bande de terre d’un bleu-vert foncé, vaisseau tranquille sur des vagues quiètes, caressée de brise, chauffée de soleil, engoncée entre l’eau et le feu ainsi qu’une promesse de répit, de parfums tropicaux, de fruits sucrés, de cascades fraîches, de pépiements d’oiseaux, de terre bien solide sous nos pieds. À cette distance, une bande humide délave les couleurs, masquant les nuances de vert des essences d’arbres : le tendre du palmier, le fort du palétuvier, le clair des troncs, l’olivâtre des mousses, l’ombré sous les grandes feuilles, le lumineux au sommet de la canopée... Bien que nous ne percevions pas encore ces coloris subtils, s’amplifient quand même déjà les fragrances et les musique des terres : arômes des bergamotes, chant des sternes, appel des poules d’eau et, lorsque le galion n’est plus qu’à quelques brasses d’eau avant de mouiller, le bourdonnement des moustiques.

— Sales bêtes !




mercredi 4 juillet 2007

Extrait promis

Tel que promis, voici un extrait de ce que j'ai écrit aujourd'hui. Je travaille sur mon roman Complot en Espagne, dans la série Les Voyages de Nicolas (8 ans et plus) qui paraîtra à compter de l'automne prochain dans la collection Roman Noir chez Dominique et Compagnie.

Je sens une vive douleur au coude lorsque j’atterris sur les pavés de la rue, trois mètres plus bas. Je n’ai pas le temps de me soucier de mon mal qu’Ubaldo me rejoint à son tour. Il tombe lourdement sur moi en me heurtant de son genou au visage.

Étourdi de longues secondes, je constate à peine le silence qui tombe sur la foule. Même si je ne comprends pas l’espagnol, il n’est pas difficile de deviner les exclamations qui fusent ensuite.

— Mon Dieu ! Des enfants dans la rue !

— Courez ! Vite, sauvez-vous ! Les taureaux arrivent !

Ubaldo a déjà pris les jambes à son cou quand je me relève enfin. Ce que je découvre me tire un cri d’horreur.

À quelques mètres devant, des dizaines de jeunes hommes, vêtus de blanc et de rouge, courent dans ma direction. Ce que je retiens n’est pas la vitesse folle à laquelle ils arrivent ni l’expression de panique qui marquent leur visage. Non. Ce que je retiens, ce sont plutôt les sept ou huit corps qui s’écroulent par terre, les vêtements déchirés, les chairs labourées. Il y a du sang partout.

Je me décide à courir à mon tour quand j’aperçois, derrière les participants qui tombent, les yeux fous et la gueule écumante des taureaux drogués.

lundi 2 juillet 2007

Routine

Depuis mon retour, la routine s'est établie. Nancy est retournée à son travail, alors je passe mes journées seul à écrire et à lire.

Présentement j'écris le troisième tome de ma série : Les Voyages de Nicolas. Le titre est Complot en Espagne. Les deux premiers tomes sortiront à l'automne chez Dominique Compagnie. Si vous voulez avoir une idée de ce que ça aura l'air, allez faire un tour à cette adresse : http://camillebouchard.com/re-nicolas.htm Je vous proposerai un extrait de ce que j'écris actuellement, bientôt, dans ce carnet.

À part ça, à temps perdu, selon l'humeur du moment, je lis 4 livres de front. Un roman en anglais (Sons of Yocahu), un recueil historique en anglais (The Spanish Main), un roman en espagnol (Cien años de soledad) et, oui, oui, un truc en français : je relis quelques BD originales de Tintin (les premières éditions). Bien sûr, je trouve aussi du temps pour m'entraîner et aller faire de la bicyclette.

Qui a dit que j'étais un gars ennuyant, là, au fond?

dimanche 1 juillet 2007

Party improvisé

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 18 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Un soir, sur le bord du Nil, tandis que je partageais une felouque avec quelques touristes québécois, je me suis retrouvé avec un groupe d'Égyptiens pour une petite fête improvisée sous les palmiers de la berge. Dans mon journal de voyage, j'ai écrit :

Après souper, je suis allé retrouver Shaban et Leila qui étaient en compagnie de quelques Nubiens. On a fait de la musique. Comme d'habitude, je suis le seul Occidental avec les Égyptiens. Une des filles a dansé le baladi sur la musique des gars : magique. Malheureusement, Patrice est venu nous arrêter, car on empêchait les Québécois de dormir dans la felouque. Maudits touristes !
Plus loin, j'écris :
Dans la nuit, vers 1h30, je quitte la felouque pour un petit pipi au milieu des palmiers. À mon retour, j'aperçois le dernier quartier de lune qui grimpe derrière les cocotiers sur l'autre rive du Nil. À couper le souffle. Je ne suis pas retourné me coucher avant 2h30, et suis resté accoté au bastingage à observer le spectacle. Le fleuve était calme — ou à peine morcelé — et la lune y traçait une bande de lumière douce. Voir un lever de lune sur le Nil ! Je suis un privilégié de la vie.
J'ai fait un dessin dans mon carnet :