jeudi 31 mai 2007

Le blues du retour

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 13 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Chaque fois que je reviens de voyage, j'ai un terrible vague à l'âme, un spleen comme on dit. Il est toujours difficile de reprendre une vie de sédentaire quand on a vécu de nombreuses semaines à découvrir des endroits inconnus. Évidemment, le "blues du retour" était pire à l'époque où j'occupais un emploi que je détestais.

Voici un extrait de l'un de mes journaux de voyage où j'appréhende le retour, et où je commence à regretter les nouveaux amis que je me suis faits pendant le périple. J'écris ces notes dans ma chambre d'hôtel en attendant le taxi qui m'amènera à l'aéroport :
J'ai réussi à m'assoupir 15 minutes, sans plus ; je ne m'endors pas. Je n'ai pas envie de quitter ce pays. Si ce n'était de la perspective de revoir les miens, je me demande quel plaisir j'aurais à prendre mon vol. Je n'ai vraiment aucune envie de retourner à mon foutu travail. Merde! Ça m'étouffe rien que d'y penser. À mon arrivée, il faut que je me trouve un autre emploi. Un emploi avec un billet d'avion accroché après. J'ai besoin de changer plus souvent de décor. Avant de détester mon boss actuel. Ne pas faire la même erreur que précédemment et attendre trop longtemps. Beaucoup trop longtemps.

Je me regarde les mains. Elles sont brûlées, plissées. Elles ont l'air vieilles, tannées sous l'effet du soleil. Un vieux cuir. Je suis très bronzé. Ces randonnées m'ont fait prendre énormément de soleil. Une bonne provision pour affronter ce qui nous reste d'hiver au Québec, quoi.

Dans ma tête, je revois des visages : Mary, tout d'abord. Dont le sourire s'estompe doucement. Je peux encore m'en souvenir, mais c'est plus vague chaque jour. Bientôt, je n'y parviendrai plus. Ce sera comme une trahison, mais je n'y peux rien.

Je me rappelle également Hedra. Pas beaucoup de son visage, étrangement. Je me souviens davantage des traits poupins de son copain Mina (ou quelque chose du genre). Je me souviens aussi du visage de son frère déficient intellectuel et de la visiteuse. Celui de l'instituteur s'efface et j'ai oublié celui de la mère.

Je me rappelle de mon chum rigolo, le vendeur de vêtements. Étrangement, je vois son visage, mais ne me souviens plus de son nom. J'ai oublié le visage d'Atef.

Pardonnez-moi tous. Je ne vous reverrai plus.

mercredi 30 mai 2007

Guillaume-Couture, plein de commentaires

Les jeunes que j'ai rencontrés à l'école Guillaume-Couture de Lévis, à la mi-mai, sont en train de m'inonder de beaux commentaires pour me faire part de leur appréciation. Ils sont vraiment formidables. Je vais manquer de temps pour répondre à tous personnellement, mais sachez que j'apprécie grandement cette marque d'appréciation. Vous êtes plus-que-gentils, à Lévis. Vous me touchez beaucoup.



Lune bleue

Voici ce qu'est le phénomène que l'on appelle : Lune Bleue. Ça n'a rien à voir avec sa couleur.

Il s'agit de la deuxième pleine lune à l'intérieur d'un même mois. Il y a 13 pleines lunes par année. À tous les douze mois, donc, à un moment donné, on a droit à une lune bleue.

Mais attention ! Pour nous, en Amérique, nous aurons la pleine lune du 31 mai à 21h04, mais pour les Européens, il sera déjà le 1er juin. Hooon ! Pas de lune bleue pour eux en mai. Ils se reprendront en juin, puisque notre lune bleue sera leur première pleine lune de juin (1er juin, passé minuit), ensuite ils auront une seconde pleine lune le 30 juin (qui sera pour nous notre seule pleine lune du mois).

Je devrais appliquer au Planétarium de Montréal, moi.

mardi 29 mai 2007

Derrière le mur

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 12 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Je n'écris pas que sur la thématique du voyage, je suis aussi sensible à la déficience intellectuelle. Quoique les deux thèmes se ressemblent, je trouve. Que ce soit à travers l'oeil d'un étranger ou de celui d'un déficient, j'aime que mes personnages apprennent à découvrir le monde à travers le point de vue de quelqu'un de différent.

À ce propos, voici un extrait de mon roman Derrière le mur :

Je me retourne et vois un drôle de type, un chapeau de paille vissé sur la tête, vêtu d’une blouse blanche bien rentrée dans sa ceinture. Il porte un pantalon évasé retenu par des bretelles rouges et va pieds nus. Il a de petits yeux très noirs, de gros sourcils qui se rejoignent au centre et un énorme nez rouge, brûlé par le soleil. Il observe une montre à son poignet.

— Je hais les 7 h 22, répète-t-il sans me regarder.

— Je… euh… bon… bonjour, dis-je, totalement confus, ignorant si je dois m’excuser de me trouver là ou prendre mes jambes à mon cou.

L’homme lève son gros nez et pose ses yeux sur moi. Je n’y trouve aucune colère, ce qui me rassure un peu.

— Tu aimes les 7 h 22, toi, mon garçon? Moi, je les déteste.

Je ne sais trop où il veut en venir, alors je réponds :

— Euh… moi… 7 h 22… bien, des fois, c’est l’heure pour le déjeuner avant d’aller à l’école. Alors…
— Moi, je les hais.

— Ah? Euh… dites, vous avez vu mon ballon?

— Quel ballon?

— Mon ballon a été lancé par erreur par-dessus le mur et je suis venu le chercher.

L’homme me regarde d’un air éberlué.

— Qu’est-ce que tu racontes? Tu viens de l’autre côté?

— Oui. Excusez-moi d’envahir votre jardin. Je viens seulement récupérer mon ballon et je m’en retourne.

— Ça alors! Tu es un Anormal?

— Moi? Pardon?... Anormal?

— Ça alors, répète-t-il avec un large sourire en me tâtant du bout des doigts. Il y a longtemps que je n’ai pas vu quelqu’un de l’autre face.

— Quelle autre face? De quoi parlez-vous?

— De l’autre face du mur. Je croyais que vous n’existiez plus.

— Qu’on n’existait plus? Pourquoi?

Il lève un bras au ciel, esquisse une moue.

— Ah, ça…, fait-il, mystérieux.

Il me présente une main calleuse.

— Je m’appelle Claudio.

— Enchanté. Moi, c’est Thomas.
— Thomas?

— Oui.

— Joli nom. Thomas, dis-moi…

— Oui?

Il me colle son poignet à la hauteur du nez.

— Tu veux acheter ma montre? Je hais les 7 h 22.

La breloque qu’il me propose est une vieille montre-bracelet à la vitre craquelée et aux aiguilles bloquées à 7 h 22.

— Euh… non, merci, je veux seulement récupérer mon ballon et…

— Je ne veux plus de 7 h 22, indique Claudio. Je hais les 7 h 22.

— Mais pourquoi?

— C’est une heure inutile qui ne me sert pas. À bas les 7 h 22! Je les hais; qu’ils périssent!

Un fou! Cet homme est fou, pas de doute. Peut-être même un fou furieux; voilà pourquoi on l’a enfermé dans ce jardin muré. Il faut que je récupère mon ballon au plus vite et que je déguerpisse. Je cherche à m’esquiver :

— Excusez-moi. Je ne veux pas vous retarder plus longtemps. Je vais fouiller encore un peu, mais je ferai vite. Je dois retrouver mes copains pour une partie de socc…

— Tu as des copains?

— Euh… oui. Comme tout le monde.

— Vous êtes plusieurs Anormaux, là, sur l’autre face?

— Il y a un village, juste de l’autre côté de…

— Un village? s’étonne le dénommé Claudio, les yeux arrondis, la bouche ouverte. Tout un village?

— Et après, ce sont les autres villages, puis la ville, puis les autres villes… Vous ne sortez jamais de chez vous? Vous n’avez pas la télé?

Il secoue énergiquement sa petite tête, ce qui fait tournoyer son chapeau de paille.

— La télé? On m’a assuré que cela avait été interdit par le Grand Conseil. Vous avez la télé chez les Anormaux?

— Ben… comme tout le monde.

— Ça alors! Ça alors! fait-il en me prenant par les épaules. C’est extraordinaire. Viens avec moi que je te présente.

Que je te présente? Il y a d’autres fous comme lui, ici? Je me débats pour me libérer de sa poigne et reste sur place tandis qu’il fait deux pas. Avec soulagement, je note qu’il ne cherche pas à m’entraîner de force. Il se retourne vers moi.

— Tu ne viens pas? demande-t-il en haussant les sourcils, presque peiné.
— C’est que… je dois retrouver mon ballon. Tous les copains m’attendent pour la partie.

— Eh bien, on va demander aux autres de nous donner un coup de main et, ensemble, on va le retrouver, ce ballon.

— C’est que je suis pressé.

Il regarde sa montre puis lève un œil étonné vers moi.

— Il n’est que 7 h 22.


(Pour plus de détails, cliquez sur la couverture du livre.)

lundi 28 mai 2007

Court message

Ce sera un court message, aujourd'hui, car j'ai mille choses à faire. D'abord, parce que je reviens après une semaine d'absence, mais aussi parce que je pars pour l'Espagne dans une dizaine de jours et que j'ai du travail à terminer avant le départ.

Tout de même, je vous tiendrai au courant, dans les prochains jours, de mes préparatifs. Mais surtout, n'oubliez pas de me suivre pendant mon voyage, car je tiendrai ce carnet à jour en cours de périple.

La route

Et me voilà de retour du magnifique Salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue ! J'ai pris un vol, hier, de Rouyn à Montréal, puis un autre, de Montréal à Québec. Deux heures d'attente à Dorval dans une aile très sommaire de l'aéroport, beurk ! Ensuite, après mon vol à Québec, j'ai fait 1h30 de voiture jusqu'à chez moi.

Une chance, c'est ma blonde qui conduisait. J'ai horreur de conduire, contrairement à mon ami Jean Pettigrew (éditeur chez Alire), qui me dit avoir un plaisir fou à faire les 8 heures de route qui séparent Rouyn de Montréal, puis les 2h30 qui séparent Montréal de Québec. Je suis épuisé, rien que d'y penser.

Je profite de cette entrée pour féliciter toute l'équipe du Salon à Rouyn-Noranda. Quelle belle gang ! Et surtout, merci à Marie-Ève Dugas qui a su si bien encadrer les auteurs. Avec elle, jamais de complication, jamais d'interrogation, jamais aucun problème. En plus, elle sourit tout le temps. Qu'est-ce qu'un auteur invité peut demander de plus? Du café gratuit? C'était inclus. (Marie-Ève, je n'oublie pas que je te dois un café. C'est une dette à vie. Je trouverai bien une occasion, un jour, d'effacer cette ardoise.)

vendredi 25 mai 2007

Fin de saison

J'ai déjà terminé ma série de 12 ateliers dans la région de Rouyn-Noranda. Je dis déjà, car j'ai adoré ma semaine, mais je devrais aussi dire « enfin », car je suis épuisé par ma saison.

Demain, il me reste une animation à faire sur la scène pendant le Salon, j'ai une entrevue au micro, ensuite quelques séances de signatures, mais pour ce qui est des écoles, c'est terminé. Je reviens chez nous, dimanche. Ma blonde va me cueillir à l'aéroport dans l'après-midi.

Cela me donne une dizaine de jours pour me préparer pour notre voyage en Espagne. J'ai quand même pas mal à faire avant mon départ.

Je ne reviendrai plus à la biblio municipale pour utiliser Internet avant mon retour. Alors, quand je reviendrai sur ce blogue, ce sera de retour chez moi.

jeudi 24 mai 2007

Couleur de cheveux

Les rencontres vont bon train en Abitibi. Déjà jeudi. Comme dans la plupart des endroits que je visite, il y a des moments plus difficiles, des moments rigolos et des moments magiques.

Les moments difficiles, on n'en parle pas ; les moments rigolos, on se les raconte davantage. Par exemple, voici les questions typiques de gars de 6e année (11-12 ans) : "C'est quoi ton équipe de hockey ?", "C'est qui ton idole ? ", "C'est quoi ton char ?" ; ensuite, les questions de filles : "As-tu une blonde?", "As-tu des amis?", "Quel âge as-tu? "... Et puis, hier, une question qu'on ne m'avait jamais posée : "Est-ce ta vraie couleur de cheveux ou tu les teinds ?" Avouez que c'est un compliment. Je sous-entendais : "Tu dis que t'as 52 ans, mais t'as pas de cheveux blancs." (J'interdis quel que commentaire que ce soit sur cette anecdote. Les diffamateurs seront poursuivis.)

Heureusement, la minute d'après, pour sauver l'honneur de son groupe, une jeune fille, Zoé (je me souviendrai toujours de son nom), 12 ans, m'a demandé : "Lorsque tu reviens de voyage, est-ce que tu te sens grandi?" Quand je parle de moments magiques, c'en était un.

mardi 22 mai 2007

Rouyn-Noranda

Je vous écris de Rouyn-Noranda où je participe à ma dernière série de rencontres scolaires de la saison, en plus de participer au Salon du livre de l'endroit.

J'aime beaucoup la ville, ici. Je trouve que c'est un heureux mélange de mondes urbain et régional. Il y a un centre-ville dynamique, des petits cafés, d'excellents restaurants... En même temps, il n'y a pas trop de trafic, les gens ne sont pas stressés et, fait rare au Québec, les automobilistes respectent les piétons.

Bon, le coût de la vie est un peu cher, mais quand on songe qu'on est à 7 heures de route de Montréal...

Les gens sont très gentils et serviables. Hier, le gérant de l'hôtel m'a prêté son ordi pour que je puisse prendre mes courriels. Aujourd'hui, je suis à la biblio municipale. Je sens que je vais passer une belle semaine.

dimanche 20 mai 2007

Spiderman

Voici ce qu'il y avait autour de la maison, aujourd'hui :

D'abord, cette grosse araignée velue...


...qui s'est transformée en...

SPIDERMAN !!!!!



On la voit très bien tisser sa toile meurtrière :


Pendant tout ce temps, j'ai cherché Nancy qui avait disparu autour de la maison. Elle m'avait pourtant dit qu'elle ferait des rénovations. J'espère qu'elle ne s'est pas fait bouffer par l'araignée.

samedi 19 mai 2007

Parce que vous êtes fins

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 11 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)



Allez! Parce que vous avez été gentils et que plusieurs m'ont laissé des messages, je vous offre une autre bédé. Mais non, mais non, ce n'est rien ; je vous en prie. Ça me fait plaisir.

vendredi 18 mai 2007

Il y a 10 ans, la bédé

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 10 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Il y a une dizaine d'années, dans mes temps libres, je m'étais remis à faire de la BD. C'était sans aucun désir de les voir publiées, juste pour mon plaisir personnel. Rien d'original, direz-vous, d'accord, mais j'avais du fun.

J'en ai fait lire quelques-unes à Nancy qui ne les trouve pas très drôles. Surtout celle-là qu'elle considère carrément plate. Pourtant, moi, je la trouve plutôt rigolote. Non?

jeudi 17 mai 2007

Nouvelle collection

Parce que vous êtes des familiers de ce carnet, vous allez apprendre en ce moment même, en grande primeur, et en toute légalité, le lancement d'une nouvelle collection qui verra le jour à l'automne prochain. (Vous ne vous sentez pas privilégiés, là, bande de petits canaillous?) Il s'agit de la collection Roman Noir, chez Dominique Compagnie. En plus d'apprendre cela, je vous annonce en grande pompe le lancement de ma toute nouvelle série, Les Voyages de Nicolas.



Allez vite voir de quoi il retourne en cliquant ici.

Saint-Marcel, un 17 mai

Dire que j'ai des amis provençaux qui viennent s'établir au Québec pour un an. Je ferais bien le chemin inverse.






Sur celle-ci, on note le vert du feuillage qui émergeait. C'est d'une tristesse infinie :

mercredi 16 mai 2007

Photos de voyage

Pour ceux que ça intéresse et qui me le demandent par courriel, voici l'adresse pour trouver quelques-unes de mes photos de voyage :
http://cf.pg.photos.yahoo.com/ph/caravane102lunes/my_photos




Je suggère les deux albums Pérou
et celui de la Bolivie.


Six belles rencontres

Mais vous êtes donc ben fins, à l'école Guillaume-Couture ! C'est super gentil de prendre la peine de m'envoyer autant de beaux commentaires pour me faire part de votre appréciation. Vous me touchez beaucoup.

Je vous retourne vos beaux compliments parce que j'ai eu énormément de plaisir à vous côtoyer pendant deux jours. Vous êtes une école vraiment dynamique. Hmm, je suppose que l'enthousiasme de vos professeurs y est un peu pour quelque chose, mais j'avoue que vous étiez faciles à intéresser parce que vous êtes tous curieux et éveillés (quoique ce matin, dans le premier groupe, il y avait des musiciens qui avaient veillé tard... — Mais non, c'est une blaaaaaague!)

Merci à tous, et particulièrement aux deux responsables de ma visite : Nicole et Marc. J'espère avoir l'occasion de vous revoir tous.

mardi 15 mai 2007

École Guillaume-Couture

J'ai entrepris aujourd'hui une série de deux journées de rencontres avec les première et deuxième secondaires de l'école Guillaume-Couture de Lévis. J'ai vraiment eu de beaux échanges comme je les aime. À cet âge, les jeunes ne sont plus des enfants et les questions sont très différentes de celles des élèves du primaire. On a même abordé le sujet du chocolat équitable.

Pendant la première rencontre, l'un des étudiants, pour être rigolo, a posé une question pas rapport. Mal lui en prit, car le professeur responsable de la discipline ne laissait rien passer. Dans l'après-midi, le garçon est venu s'excuser et je l'ai trouvé très courageux de le faire. J'espère que demain il aura l'occasion d'assister à la rencontre qu'il a manquée en s'intégrant à un autre groupe que le sien. Il le mérite bien.

lundi 14 mai 2007

Égypte : Pyramide de Saqqarah

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 9 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Extraits de mon journal de voyage :

Mardi.
Complexe de Gizeh (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gizeh). Je suis assis face aux Sphynx. Il est moins imposant que je l'imaginais. Sans doute parce que les photos que j'en ai vues étaient toujours prises de très près. Peut-être aussi à cause de l'incroyable masse des pyramides à l'arrière-plan qui l'écrasent par leur gigantisme. On dirait des montagnes. Près d'elles, j'ai l'impression d'être un hobbit.

Plus tard :
Je connais un autre moment de grâce. J'écris ces notes, assis sur une pierre, face à la pyramide de Djéser, dans la nécropole de Saqqarah. Il s'agit de l'un des plus vieux bâtiments du monde (si ce n'est le plus vieux) encore visibles aujourd'hui. Je ne sais plus combien de millénaires me séparent des bâtisseurs de ce monument. Cinq mille ans, je crois. Ou pas loin. Ça rend l'expérience d'une incroyable griserie. (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Saqqarah)

Beau n'est pas l'adjectif idéal pour décrire l'environnement ici, car ce n'est pas la beauté qui transpire de ces ruines ; c'est l'Histoire. Avec un gros t'H. Oh oui! On a l'impression de toucher le début du monde.

Je tripe.

samedi 12 mai 2007

Photos Hackmatack 2007

Voici quelques photos que j'ai prises lors de ma tournée de la semaine dernière.

Ici, je suis en pleine présentation à Shédiac :




Moncton by day:




Moncton by night :


En direction d'Halifax. Notre chauffeure est Mireille Mercure, l'une des organisatrices du volet francophone du festival Hackmatack :


Annie Groovie qui se prend pour son personnage, Léon :


Camille qui se prend pour lui-même :



Une rue d'Halifax :






Un belle brochette d'auteurs (talentueux, il va sans dire). De gauche à droite : Michel Noël, Martine Latulippe, Mireille (notre organisatrice dévouée), Sarah Lalonde, Annie Groovie et un no-name.


Mon bon ami Michel Noël (Hush! Hush!, Altitude zéro, et une soixantaine d'autres titres). Il a remporté le GG en 1997. Un gars super sympathique.


Ma plus-que-grande amie, Martine Latulippe. Cette année, c'est elle la lauréate du Prix littéraire de la Ville de Québec.


La salle commence à se remplir pour la cérémonie :


Deux charmantes hôtesses :


Voici Katharines, qui était responsable de me présenter. Non seulement est-elle jolie comme tout, mais en plus elle est intelligente et très sympathique. Désolé, les garçons de 12 ans, je n'ai pas gardé ses coordonnées.


Annie Groovie, absolument ravie de me voir :


Ma bonne amie Pamela Porter qui a gagné le GG en même temps que moi en 2005 pour le volet anglophone. Son roman était en nomination pour le Hackmatack 2007. Pamela se trouve à droite. À gauche, il s'agit de Norene Smiley, l'une des organisatrices. Au fond, on voit Michel Noël.


Il y a foule.




Pamela, au moment où son nom est annoncé comme lauréate. Elle a sursauté si fort qu'elle est toute floue :








Bravo, Diane et Annie !

Notre bonne amie Diane Bergeron de Québec a remporté le prix Hackmatack 2007. C'est avec l'un de ses romans publiés chez Soulières, L'Atlas perdu. Bravo, Diane! Un prix bien mérité.

Bravo aussi à Annie Groovie qui a remporté le même prix dans le volet "documentaire francophone" avec son personnage avec un gros t'oeil : Léon. Promis, Annie. Je n'essaierai plus de le dessiner.

dimanche 6 mai 2007

Bananes explosives

Hier soir, pour dessert, Nancy décide de faire des bananes au rhum.

— Flambées, ce serait meilleur, dit-elle.

— Pas de problème, que je réplique. Verse le rhum, j'allumerai avec le briquet du poêle à bois.

J'attends donc que ma Ricardette ait versé le rhum, je gosse un peu sur le briquet, car il commence à manquer d'essence ; finalement, ça ne marche pas. L'alcool s'évapore trop vite. Nancy me dit :

— C'est raté. Tu prends trop de temps.

— Remets du rhum, je vais être plus rapide.

La poêle est chaude et le sucre du rhum bouille à gros bouillons. Nancy en rajoute. Elle a à peine le temps de retirer la bouteille que, déjà, je suis sur la poêle avec le briquet allumé.

Badaboum !

Les flammes montent jusque par-dessus la hotte de la cuisinière. Mon beau petit gilet se fait licher un peu par les langues enflammées. Nancy sursaute tellement qu'elle bondit presque de l'autre côté du comptoir. Ça flambe fort, mais, heureusement, pas longtemps.

Le dessert était incroyablement bon.

samedi 5 mai 2007

Viande exotique

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 6 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Avez-vous un animal domestique? Genre hamster, souris blanche, perruche... Un cochon d'Inde, peut-être? Voici un extrait de journal de voyage qui risque de vous étonner. J'étais au Pérou.

À voyager, on expérimente parfois des mets particuliers. Parlons d'abord du steak d'alpaga. Il s'agit d'une viande rouge, sans gras, sans cholestérol, tendre à souhait, considérée comme la plus "santé" de toutes les viandes rouges. Nancy et moi l'avons beaucoup appréciée.

Le Cuy Chactado, le cochon d'Inde à l'ail, a plutôt manqué de faire vomir Nancy. Et la bête était dans mon assiette, non dans la sienne. Oui, oui, il s'agit bien de la même petite bête que l'on peut se procurer chez nous dans les animaleries. On me l'a servi tout rond entre deux patates, la tête intacte, les yeux, les dents, et tout. Il ne manquait que le poil. On aurait dit que la petite bête regardait Nancy d'un air suppliant : Ne laisse pas ton chum me manger. Un végétarien assis à côté de moi a failli tourné de l'oeil. Il a laissé son assiette de spaghetti encore pleine et il est parti. J'en ris encore.

Le cochon d'Inde est une viande blanche qui goûte le poulet. Ce n'est pas mauvais, mais il n'y a pas de quoi rendre sa blonde malade pour se payer un plat de ce genre.

vendredi 4 mai 2007

Promenade

Première promenade du printemps dans les champs gorgés d'eau et encore sous la neige par endroits.



La grange du voisin ne s'est pas vraiment redressée.



Moi, je dis que c'est un bruant des neiges, mais Nancy n'est pas sûre. Même si l'illustration dans le livre de mon ami Jean Paquin y correspond pas mal. Jean, si tu es à l'écoute, confirme à ma blonde que je ne me trompe jamais.






Le sentier est un peu mouilleux..


On a croisé ce premier bourdon de la saison. Il est sorti de terre, se frottant les ailes et l'abdomen pour les sécher. Il ne pouvait pas voler. Il cherchait une petite place au soleil pour réchauffer son organisme ankylosé.



Ici, il s'est blotti sous les herbes pour laisser le soleil le réchauffer.

jeudi 3 mai 2007

Mon ami Laurent Chabin

Figurez-vous que mon ami Laurent Chabin, dans le cadre du Fest-Livres de Bergeronnes, est en tournée scolaire dans ma ville natale, Forestville. Il vient de m'envoyer un mot pour me dire qu'il ne fait pas très chaud dans mon comté d'origine (héhéhé... on s'habitue). J'en profite pour le saluer et saluer toute l'équipe du Festi-Livres. Une bien belle gang.

Classes de La Tuque

Voici quelques photos de mes jeunes amis de La Tuque. Bien sûr, je n'ai pas toutes les classes, malheureusement, mais voici quelques frimousses pour vous donner une idée de la bonne humeur qui régnait.





Les beaux moments

Après avoir couché à Québec, hier soir, je suis arrivé ce matin de mon escapade à La Tuque. J'ai déjà quelques courriels et commentaires de mon passage. J'ai vraiment eu beaucoup de plaisir, là-bas !

Et des moments d'émotion aussi. Amis écrivains, imaginez un jeune lecteur que vous n'avez pas encore rencontré qui traverse le couloir de l'école pour venir vous coller, parce qu'il sait que vous êtes l'auteur du livre qu'il vient de lire et qu'il a aimé, ça fait presque pleurer. En tout cas, ça émeut la grosse moumoune que je suis.

Le succès de mes trois journées d'ateliers viennent d'abord des professeurs qui se sont si bien impliqués et aussi de Lynn, la bibliothécaire, qui a fait un travail de préparation extraordinaire. Merci et bravo.

Je conclus cette entrée de carnet avec une phrase d'un de mes jeunes amis : "En Espagne, on parle l'espagnol. Ce n'est pas pour rien que ça s'appelle l'Espagne". Pertinente observation.

mardi 1 mai 2007

École Jacques-Buteux

Aaah! J'appréhendais un peu cette journée, car je devais faire 4 rencontres au lieu de trois, et j'avais peur que ce soit très épuisant (on ne rajeunit pas). Mais les professeurs et les jeunes étaient tellement enthousiastes encore une fois que ça a vraiment été du gâteau. Je n'en reviens pas de la belle implication ici des professeurs de 5e et 6e années (et je ne parle pas de Lynn, la bibliothécaire, qui est vraiment formidable).

J'ai eu de beaux échanges à propos de Derrière le mur et de Le Parfum des filles, deux romans dont les thèmes et les traitements sont aux antipodes. J'ai beaucoup aimé les questions des jeunes aussi. Mais figurez-vous que l'un d'eux, un garçon de 11 ans, m'a posé la question suivante : "Est-ce que vous avez choisi d'écrire dans le but d'attirer les filles?" Celle-là, on ne me l'avait jamais posée. J'ai répondu ce que mon bon ami Robert Soulières a déjà dit à ce propos : "Si tu veux attirer les filles, plutôt que de devenir auteur, t'es mieux de t'acheter une auto."