samedi 26 février 2011

La Dame de Panamá - Extrait 1

C'est sur moi, toujours, depuis mes douze ans, sur qui les hommes posent leurs regards, pour qui ils soupirent après mon passage. J'en pèche souvent par une sorte de vanité qu'il me faut bien confesser chaque dimanche si je veux recouvrer la pureté de mon âme avant de communier.

— Voilà qui est bien de votre âge, m'a réconfortée Fray Jesús à ma dernière confidence dans l'isoloir, mais n'oubliez pas, doña María, que ce péché s'exacerbe du fait que vous êtes mariée.

— Depuis deux ans, mon père. Dieu me pardonne.

— Il vous pardonne, allez ! Ce n'est pas si grave. Mais ne vous amusez plus à semer l'émoi dans le cœur des hommes de votre entourage.

Mais c'est plus fort que moi. Dieu m'a faite belle, Dieu m'a faite riche, et, pareille à un tableau soigné du plus grand des peintres, je me complais à faire étalage de mes traits et de mes soieries à qui veut les admirer.

Extrait du roman en cours d'écriture
La Dame de Panamá
© Camille Bouchard 2011, 2012 (éditeur à venir)

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