dimanche 18 octobre 2009

Les sanglots longs

J'ai 18 ans, elle en a 15. Je suis amoureux fou comme on est amoureux fou à cet âge où l'on ne ressent rien à moitié. Elle s'en va. Je reste seul.

Ç'a été ma première rencontre avec "Les sanglots longs" de Verlaine. Un poème d'une tristesse infinie (un peu trop, diront les incultes) qui ressemblait à ma solitude, à cet instant qui était mien, à ce moment de la vie qu'on n'oublie jamais tout à fait : le premier amour.

Depuis mes 18 ans, j'ai eu deux fois encore 18 ans, j'ai eu amplement le temps de me consoler de mon premier amour. Mais je n'ai pas oublié les strophes de Verlaine. Aussi, il m'arrive encore, dans une feuille qui tombe, dans les premiers craquements de l'automne, d'entendre le sanglot d'un violon.

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure.
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deça, de là,
Pareil à la
Feuille morte.
.

6 commentaires:

  1. Hasard du calendrier, je viens de proposer ( non soyons honnête : d'imposer) ce poème à mes élèves.
    C'est qu'ici aussi l'été est parti, le vent l'a poussé et les températures ont chuté.

    Céline

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  2. Salut, Céline, imposatrice.

    Si ça te tente d'ennuyer... je veux dire, intéresser encore plus tes élèves avec ce poème, il y a ce site (http://verlaineexplique.free.fr/poemesat/chanson.html) où l'on creuse chaque syllabe, chaque rime.

    Mais de grâce, ne dis pas à tes élèves que c'est moi qui t'ai refilé le tuyau.

    Bises québécoises automnales xx
    (fraîches, mais saturées d'oxygène).

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  3. Tiens, ça pourrait remplacer la tirade du nez...

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  4. Un peu tristounet, non ? Ça casse un party animal (dixit Andrée-Anne), mettons.

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  5. Ooooh! Très touchant, ce billet.

    xx

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