lundi 15 juin 2009

Aube et explosion

Pour Céline, pour Sylvie et pour toutes les autres qui trouvent que mes écrits sont parfois un peu violents :

Dès qu'apparut à l'horizon la première parcelle de sa boule incandescente, le soleil incendia la mer ainsi qu'une lampe à huile renverserait son contenu enflammé. Les couleurs disparates qui zébraient alors le ciel fusionnèrent en nuances de bleu avant de s'émousser en blanc cendré. Les vents s'étaient évanouis avant l'aube et la mer du Pérou — ou la mer des Antilhas —,  élimant ses vagues tel le miroitier polit le métal, s'abandonna à la fournaise du jour.


Et pour les autres :

Le temps d'un battement de cils, je vis la Guadalupe se transformer en une boule incandescente ainsi que le soleil surgirait tout soudain de l'horizon pour jeter sa lumière et sa chaleur sur la mer. La détonation vint heurter ma poitrine. Je fus renversé dans la piragua tandis que, autour de moi, la mer se déchirait en mugissant, sa surface ravagée par les débris arrachés aux manœuvres. Je me mis à craindre d'être fauché par une pièce plus lourde lorsqu'une vague gigantesque, roulant depuis la caravelle, souleva mon embarcation ainsi qu'un vulgaire fétu, la renversa pour me précipiter sans plus de cérémonie au milieu des débris qui continuaient de pleuvoir de tous côtés.
Fort de mes aptitudes à la nage, je me réfugiai dans l'eau pour en user ainsi que d'un abri, me prémunissant de la sorte des projectiles les plus petits, mais aussi les plus nombreux. Je priai Dieu, le diable, Chemíjn et Mápoya de me garantir de quelque fût de canon, d'une culasse, d'un boulet, d'un cadavre même, dont la fâcheuse trajectoire pourrait s'achever sur ma tête.
Extraits de
Pirates IV ; Les Armes du vice-roi
À paraître, automne 2009

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