samedi 14 juillet 2007

À la mémoire de Catherine

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 20 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

L'écrivain britannique John Le Carré a écrit : "L'écrivain observe, entend, écoute, enregistre. Puis il raconte une histoire, mêlant son imagination à son expérience. Et elle porte nécessairement les cicatrices de son âme." Je ne pourrai jamais mieux dire.

Pendant l'écriture de mon roman grand public, Les Petits Soldats (Éditions Triptyque, 2002), l'une de mes nièces, Catherine, âgée de six ans, est décédée. Accidentellement. Cela veut dire que personne ne s'y attendait, qu'on n'a pas vu venir le coup, qu'elle n'était pas alitée dans un chambre d'hôpital pendant des mois pour nous préparer à son départ. Non. Rien de tout ça. Cinq minutes avant le drame, Catherine était une pile d'énergie brute. Chacun pensait que cela durerait toute la vie. Ce grave moment a chamboulé mon travail. Difficile à exprimer.

Bien sûr, mon roman a été dédié à Catherine. Quand il est paru, j'ai écrit cette dédicace sur l'exemplaire que j'ai remis à ses parents, mon frère et ma belle-soeur :

À Catherine,
Parce que j'ai commencé l'écriture de ce roman dans la semaine où tu es partie.
Parce qu'à cause de toi, il est plus sombre que le canevas que j'avais préparé;
Parce que quand j'y décrivais des enfants qui meurent, c'est à toi que je pensais;
Tu m'as peut-être soufflé des mots,
Tu m'as peut-être tenu la main;
Ce roman, finalement, c'est peut-être un peu toi.
Tu me manques.
Ton oncle.

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