dimanche 5 août 2007

Machu Picchu

(Cette entrée de carnet a paru pour la première fois le 22 février 2007 sur le carnet du Réseau CJ de Communication Jeunesse.)

Ça y est! Nous y sommes. J'écris ces notes, assis à l'ombre, en face des ruines, après en avoir fait le tour. Je manque de mots; j'ai besoin de recul. La sensation est incroyable.

Ce matin, Viracocha, dieu des Incas, a eu pitié de nous. Pourtant, la journée s'annonçait horrible. À 3h30, au réveil, il y avait une bruine qui nous glaçait les os. À 5h30, les nuages persistaient; nous étions 200 randonneurs à passer le check-point de la dernière section du sentier.

La piste est parsemée de cailloux glissants qui se fondent dans la frondaison humide de la forêt des nuages. Un membre du groupe (un grand Anglais fatiguant qui m'énerve) s'est viré une cheville à l'envers en voulant être en avant de tout le monde comme d'habitude. Ses hurlements dans le brouillard ont fait stopper tout le monde. Mauvais présage.

Puis, quand l'Anglais s'est calmé, les nuages se sont élevés et la vallée en bas s'est révélée peu à peu. C'était magique.

Ensuite, c'est l'arrivée à Inti Punku, La Puerta del sol, la porte du soleil. Et là, croyez-moi, c'est tout un choc. Malgré que l'on soit 200 sur la piste, Nancy et moi avons l'impression d'être les premiers humains à franchir l'endroit et à découvrir la cité perdue. Quelle sensation géniale! Après des années à en regarder les photos, voilà Machu Picchu qui se débarrasse de ses nuages, comme une femme de ses voiles, pour qu'on l'admire dans sa splendide réalité.

Il y a encore 30 minutes de marche avant d'atteindre la cité, mais on ne peut détacher le regard de ces ruines sublimes, mystérieuses, qui surgissent d'un paysage à couper le souffle, dans un lieu quasi-inaccessible. On pleurerait de bonheur.

Et ce qu'il y a d'agréable à 7 h du matin, c'est que les bus de touristes n'ont pas encore commencé à vomir leurs entrailles. Mais, dès 10 h 30, ils sont au moins 8 milliards à parcourir le lieu en provenance du village voisin.

Nancy est assise à côté de moi et écrit ses propres impressions dans son carnet. Les gens passent, on ne les voit plus. On imagine la vie, ici, il y a 450 ans, avant l'arrivée des Espagnols sur la côte, avant que les hommes quittent cette ville pour combattre avec l'un ou l'autre des 2 princes incas ennemis, avant que les femmes, laissées à elles-mêmes, abandonnent la cité. On essaie d'imaginer, mais c'est étourdissant. On s'étonne qu'il existe un autre monde en dehors du Machu Picchu.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Merci de laisser votre commentaire. Vous lire sera un plaisir.