vendredi 7 mars 2008

Terreur en Mer Rouge

Encore une primeur pour vous, ma gang de fidèles lecteurs : il y aura un quatrième tome à la série Les Voyages de Nicolas qui paraîtra au printemps 2009. Oui, oui, vous apprenez tout cela un an d'avance! C'est-y pas valorisant de fréquenter ce merrrrrveilleux blogue?

Après Danger en Thaïlande, Horreur en Égypte et Complot en Espagne (qui sortira dans quelques jours), voici juste pour vous, mais n'en parlez à personne, c'est un secret, mais si, mais si, c'est entre nous, ne me remerciez pas, ça me fait plaisir, voici dis-je, ou plutôt écris-je, un extrait de TERREUR EN MER ROUGE :

De vagues en vagues, dans un tangage à rendre malade le plus accroc aux manèges, le Sanaa fonce droit devant, à pleine vitesse. Pour lui donner plus de vélocité encore, je largue la voile tel qu’Atef me l’a enseigné. Je maintiens la barre de manière à remonter vers le nord là où je retrouverai les eaux djiboutiennes. Mon regard alterne entre la boussole et la ligne d’horizon devant moi. Si j’avais la chance de croiser un autre navire, quelqu’un qui pourrait nous venir en aide…

Toujours courbé à demi pour éviter une éventuelle rafale de la mitraillette d’Aman, je commence à trouver la position inconfortable. Je jette un œil derrière moi pour vérifier si je peux me redresser… et je manque de m’étouffer! Le palangrier, beaucoup plus rapide que le boutre, se rapproche à chaque seconde. Je ne leur échapperai pas longtemps.

Comme pour me donner raison, j’entends un crépitement au-dessus de ma tête. Je lève les yeux et aperçois avec horreur que le mât et la voile sont parsemés d’une dizaine de trous dessinant une ligne ondulée.

Aman, debout sur la proue du palangrier, pointe vers moi le canon fumant de son arme. Une chance que les mouvements des embarcations l’empêchent de bien ajuster son tir sinon il y a longtemps qu’il m’aurait touché.

À la seconde où je me réjouis de la chose, une poulie explose juste au-dessus de moi, propulsant dans mes cheveux et sur mes épaules des dizaines d’éclats de bois. Le cordage de la voile se détache et se met à battre l’air.

Je donne un rapide coup de barre à droite puis à gauche, obligeant le boutre à zigzaguer. Si la manœuvre nuit encore plus à Aman pour ajuster son tir, elle me ralentit au point que j’entends maintenant le grondement du moteur du palangrier par-dessus celui du Sanaa. Moins de trois minutes encore et les pirates seront sur moi!

Dans mon énervement, je ne remarque pas que la couleur de l’eau a changé. De bleu foncé, elle est devenue turquoise et même verdâtre. Lorsque j’aperçois la bande sombre d’une île droit devant, il est trop tard.

Dans une plainte assourdissante, le boutre heurte les hauts-fonds de récifs qui ouvrent la coque aussi facilement qu’un couteau tranche le beurre. La proue pique du nez, projetant la poupe dans les airs. L’hélice, libérée des eaux, s’emballe dans un bruit invraisemblable.

Je n’ai toutefois pas le temps d’avoir peur.

Échappant le gouvernail, propulsé par la collision, je passe entre la voile et ses cordages, évitant le mât de justesse.

Je ne sais pas quelle distance je franchis ainsi à voler dans les airs, cependant, lorsque je tombe à l’eau entre deux récifs de coraux, le choc est si violent que je perds connaissance.

La série Les Voyages de Nicolas est publiée dans la collection Roman Noir, chez Dominique & Compagnie. Elle s'adresse aux jeunes lecteurs de huit ans et plus.

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